Rifaat al-Assad a pris un vol de l'aéroport de Beyrouth, selon une source de sécurité libanaise

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Rifaat al-Assad, surnommé le "boucher de Hama", a pris un avion depuis l'aéroport de Beyrouth après la chute de son neveu, le président syrien déchu Bachar al-Assad, a indiqué samedi une source de sécurité libanaise.

L'ancien chef des forces d'élite du régime de Hafez el-Assad, aujourd'hui âgé de 87 ans, est accusé par le parquet fédéral suisse d'avoir "ordonné des meurtres, des actes de torture, des traitements cruels et des détentions illégales".

Ces "crimes de guerre et crimes contre l'humanité" en 1982, lors de la sanglante répression d'une insurrection d'islamistes à Hama, ont fait entre 10.000 et 40.000 morts.

Rifaat al-Assad est arrivé au Liban par voie terrestre et "a pris un vol depuis l'aéroport de Beyrouth normalement, car il n'y avait aucune notice d'Interpol le concernant", a indiqué à l'AFP la source de sécurité.

Il n'était pas recherché par la Sécurité générale au Liban et aucun autre mandat ne justifiait son arrestation, a précisé cette source qui a requis l'anonymat, n'étant pas autorisée à parler à la presse.

Rifaat al-Assad, qui était "en possession d'un passeport diplomatique", a quitté le Liban il y a une semaine environ, a ajouté cette source, sans préciser sa destination.

Bouthaïna Chaabane, l'ancienne traductrice de Hafez al-Assad et principale conseillère politique du fils, a elle aussi réussi à prendre un vol à l'aéroport de Beyrouth, avec un passeport diplomatique, selon la même source.

L'un de ses amis à Beyrouth avait indiqué à l'AFP qu'elle s'était rendue au Liban dans la nuit du 7 au 8 décembre, avant de rejoindre Abou Dhabi.

C'est au cours de cette nuit-là qu'une coalition de groupes armés, menée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a pris le contrôle de Damas et acté la chute du pouvoir de Bachar al-Assad.

Rifaat al-Assad avait quitté la Syrie en 1984 après une tentative ratée de coup d'État contre son frère Hafez.

Se présentant comme un opposant à Bachar al-Assad, il avait passé 37 ans d'exil en France, avant de rentrer en Syrie en 2021 pour échapper à une condamnation à quatre ans de prison qui lui avait été infligée en France pour blanchiment en bande organisée et détournement de fonds publics syriens.

Mi-décembre, des médias suisses avaient révélé que le tribunal pénal fédéral avait informé les parties civiles, des victimes, qu'il envisageait de "clore la procédure" concernant Rifaat al-Assad. Selon le tribunal, il souffrirait de maladies l'empêchant de voyager et de participer à son procès, ont rapporté Le Matin Dimanche et SonntagsZeitung.