La Haute Cour de Belgrade a condamné lundi à 14 ans et demi de prison le père, et à trois ans la mère d'un jeune adolescent qui avait tué par balle neuf élèves et un agent de sécurité dans son école primaire située dans la capitale serbe en 2023.
L'auteur de la tuerie, un garçon âgé de 13 ans à l'époque est entré dans son établissement scolaire le 3 mai 2023 armé d'un pistolet qu'il avait pris à son père avant d'y abattre dix personnes. Son âge au moment des faits le rend pénalement irresponsable aux yeux de la loi serbe, et il a été placé dans un établissement psychiatrique.
Il a été entendu comme témoin au procès de ses parents et conduit une première fois en octobre devant le tribunal. Bien que le procès se soit déroulé devant une juridiction ordinaire, le témoignage de l'assaillant a été entendu le 8 octobre dans une salle d'audience de haute sécurité généralement réservée aux affaires impliquant le crime organisé et les crimes de guerre.
"L'accusé (le père de l'assaillant) Vladimir Kecmanovic, est condamné à une peine de prison unique de 14 ans et six mois pour avoir commis les infractions pénales suivantes: atteinte grave à la sécurité publique et négligence et abus sur mineur. L'accusée (la mère), Miljana Kecmanovic, est condamnée à trois ans de prison pour négligence et abus sur mineur", a annoncé lundi le tribunal dans un communiqué.
Ce verdict rendu en première instance a été rendu publiquement, même si le procès, qui a duré 11 mois, s'est déroulé à huis clos sur décision du tribunal.
Le procureur général du parquet de Belgrade, Nenad Stefanovic, avait demandé le 20 décembre que le tribunal condamne le père de l'assaillant aux peines maximales prévues par la loi. Il avait réclamé une peine de 12 ans de prison à l'encontre de Vladimir Kecmanovic pour "délit grave contre la sécurité publique" et de trois ans pour le délit de "négligence et de maltraitance sur mineur".
Selon l'accusation, il avait formé son fils au maniement des armes, l'emmenant régulièrement dans un stand de tir. Il avait été placé en détention provisoire.
Pour la mère de l'assaillant, Miljana Kecmanovic, le procureur avait réclamé une peine de deux ans et demi de prison pour "production, détention et port d'armes non autorisés", et de trois ans pour "négligence et abus sur mineur".
Elle a cependant été acquittée du chef d'accusation concernant l'infraction pénale de "production, de possession, de port et de trafic non autorisés d'armes".
Sa mère avait été mise en examen après que son ADN a été retrouvé sur l'une des balles, mais elle comparaissait libre.
Ce drame avait provoqué des manifestations antigouvernementales rassemblant des dizaines de milliers de personnes réclamant la démission de certains responsables et la fin de la glorification de la violence et de la culture mafieuse dans les médias.