Un tribunal bangladais a une nouvelle fois refusé jeudi la libération sous caution d'un moine hindou qui milite pour la protection de cette minorité religieuse, après des tensions dans ce pays majoritairement musulman.
Chinmoy Krishna Das avait été arrêté en novembre, soupçonné d'avoir insulté le drapeau national lors d'un rassemblement dénonçant les exactions visant la minorité hindoue du pays. Il est jugé pour sédition, une accusation qu'il rejette selon son avocat, Apurba Kumar Bhattacharjee.
Le tribunal a rejeté sa demande de mise en liberté sous caution, selon le parquet et la défense.
Le procureur Raihanul Wajed Chowdhury avait indiqué s'y opposer au nom de la nécessité de "poursuivre l'enquête".
Les forces de sécurité avaient encerclé le tribunal de la ville portuaire de Chittagong, dans le sud du Bangladesh, afin de prévenir des heurts comme lors de l'audience précédente en novembre, quand des partisans du moine avaient été accusés d'avoir tué un procureur.
La famille d'un avocat employé comme assistant du procureur assassiné, Saiful Islam Alif, a déposé deux plaintes distinctes contre ceux qui, selon elle, sont liés à son meurtre.
Ces plaintes visent 58 avocats hindous accusés de vandalisme et de port d'explosifs.
Les relations inter-religieuses sont tendues dans ce pays d'Asie du Sud depuis l'éviction en août dernier de la Première ministre Sheikh Hasina, après des semaines de manifestations.
Le gouvernement nationaliste hindou de New Delhi était l'un des principaux soutiens de Mme Hasina qui s'est enfuie en Inde en hélicoptère au moment où des manifestants prenaient d'assaut le palais de la Première ministre à Dacca, après des semaines de manifestations.
En décembre, le Bangladesh a demandé à l'Inde son extradition afin qu'elle soit jugée pour "massacres, meurtres et crimes contre l'humanité".
New Delhi a confirmé avoir reçu cette demande mais s'est refusée à tout autre commentaire.