La justice du Bangladesh a émis un nouveau mandat d'arrêt contre l'ex-Première ministre Sheikh Hasina en exil pour son rôle présumé dans la disparition de centaines de personnes pendant son règne sur le pays, a annoncé lundi le parquet.
Le tribunal pénal international bangladais (ICT) "a émis un mandat visant Sheikh Hasina et 11 autres personnes, dont son conseiller militaire, des officiers et responsables de la sécurité", a déclaré à la presse le procureur de l'ICT, Tajul Islam.
La même instance avait émis en octobre un premier mandat d'arrêt visant l'ex-cheffe du gouvernement et 45 anciens hauts responsables bangladais, pour crimes contre l'humanité notamment.
Sheikh Hasina s'est enfuie le 5 août dernier de son palais et s'est exilée en Inde après plusieurs semaines de manifestations qui ont fait, selon un bilan encore provisoire, au moins 700 morts.
Âgée de 77 ans, elle a régné d'une main de fer sur le Bangladesh (1996-2001, puis 2009-2024), accusée d'avoir fait exécuter, enlever ou emprisonner des centaines d'adversaires politiques.
Le gouvernement provisoire du Bangladesh, dirigé par le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, a formellement exigé son extradition de l'Inde, qui n'a jusque-là pas répondu à sa requête.
Une commission d'enquête a estimé à 500 le nombre de personnes soupçonnées d'avoir été enlevées et détenues illégalement par les forces de sécurité sur ordre de Sheikh Hasina.
Le procureur Islam a indiqué lundi qu'il souhaitait que ce dossier soit jugé d'ici à la fin 2025.
"Nous voulons faire en sorte que le procès se conclue au plus vite, mais nous respecterons la procédure et n'imposerons aucun verdict", a précisé le magistrat aux journalistes.
Une dizaine d'anciens ministres et responsables du régime bangladais déchu de Sheikh Hasina, dont l'ex-chef de la police, ont commencé à comparaître en octobre pour la répression des manifestations qui ont précipité la chute de Mme Hasina en août.