Après l'accord de cessez-le-feu annoncé mercredi, voici dix moments-clés de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque d'une ampleur inédite menée le 7 octobre 2023 en Israël par le mouvement islamiste palestinien Hamas.
Au moins 46.707 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans cette campagne de représailles d'Israël, selon le gouvernement du Hamas, un bilan jugé fiable par l'ONU mais sous-estimé selon une récente étude de la revue médicale britannique The Lancet.
- Attaque du Hamas -
Le 7 octobre 2023 à l'aube, des centaines de combattants du Hamas s'infiltrent en Israël et commettent des massacres dans des localités frontalières et un festival de musique.
Ce jour-là, 251 otages sont emmenés dans la bande de Gaza. Quinze mois plus tard, 60 personnes présumées vivantes y sont toujours retenues.
L'attaque entraîne la mort de plus de 1.200 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, jure d'anéantir le Hamas, organisation terroriste selon son pays, les Etats-Unis et l'Union européenne.
- Offensive terrestre -
Après des bombardements sur la bande de Gaza, soumise à un siège complet, Israël appelle le 13 octobre les habitants de Gaza-ville (nord) à évacuer vers le sud. La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande sera déplacée au moins une fois durant cette guerre.
L'armée israélienne lance le 27 octobre une campagne terrestre.
- Trêve d'une semaine -
Le 24 novembre débute une trêve d'une semaine. Cent-cinq otages sont libérés en échange de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.
La trêve permet l'entrée, depuis l'Egypte, de convois humanitaires plus nombreux, mais insuffisants selon l'ONU.
A la reprise des hostilités, des chars israéliens entrent le 4 décembre dans le sud de Gaza.
- Morts lors d'une distribution d'aide -
Le 29 février 2024, 120 personnes sont tuées par des tirs israéliens, selon le Hamas, lors d'une distribution d'aide humanitaire à Gaza-ville. Israël assure que le convoi a été pris d'assaut par la foule et que des soldats ont "tiré précisément sur plusieurs suspects".
Début mars, plusieurs pays, dont les Etats-Unis, commencent des largages aériens d'aide sur Gaza, menacée de famine selon l'ONU.
Sept collaborateurs de l'ONG américaine World Central Kitchen sont tués le 1er avril dans une frappe, l'armée israélienne reconnaît "une grave erreur".
- Attaque de l'Iran en Israël -
L'Iran, soutien du Hamas, lance le 13 avril une attaque sans précédent de drones et missiles sur le territoire israélien, en représailles à une frappe contre son consulat à Damas le 1er avril, attribuée à Israël.
Le 20 juillet, Israël bombarde le port yéménite de Hodeida, en riposte à une frappe de drone meurtrière sur Tel-Aviv par les rebelles houthis, également soutenus par l'Iran.
- Chef politique du Hamas tué à Téhéran -
Les hostilités entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, pro-iranien et soutien du Hamas, s'intensifient. Son chef militaire, Fouad Chokr, est tué le 30 juillet près de Beyrouth par une frappe israélienne.
Le lendemain, une explosion à Téhéran - dont Israël assumera plusieurs mois plus tard la responsabilité - tue le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh.
- Escalade au Liban -
Au Liban, Israël fait exploser des bipeurs et talkies-walkies utilisés par les membres du Hezbollah, faisant 39 morts et près de 3.000 blessés les 17 et 18 septembre.
L'armée israélienne lance quelques jours plus tard des bombardements aériens massifs qui tuent le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le 27 septembre près de Beyrouth.
Le 1er octobre, l'Iran riposte aux morts de Haniyeh et Nasrallah en lançant 200 missiles sur Israël, qui a commencé la veille une offensive terrestre dans le sud du Liban.
- Mort du nouveau chef du Hamas -
Le nouveau chef du Hamas Yahya Sinouar, considéré par Israël comme le cerveau de l'attaque du 7 octobre, est tué à son tour le 16 octobre à Gaza par des soldats israéliens.
Le 26, Israël frappe des cibles militaires en Iran en représailles à l'attaque de missiles du 1er octobre.
Le 14 novembre, un comité de l'ONU voit les "caractéristiques d'un génocide" dans les méthodes de guerre employées par Israël à Gaza.
La Cour pénale internationale (CPI) émet le 21 des mandats d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité à l'encontre de Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, qu'Israël a affirmé en juillet avoir tué à Gaza. Israël fait appel.
- Cessez-le-feu au Liban -
Après deux mois de guerre ouverte au Liban, un fragile accord de cessez-le-feu entre en vigueur le 27 novembre. Israël et le Hezbollah s'accusent mutuellement de violations répétées.
Selon le ministère libanais de la Santé, plus de 4.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023.
Après la chute du président Bachar al-Assad le 8 décembre, Israël mène aussi des frappes massives en Syrie contre des dépôts militaires pour éviter leur prise par les nouvelles autorités islamistes, et renforce sa présence dans la partie du Golan syrien annexée.
En parallèle, les attaques entre Israël et les rebelles houthis du Yémen se multiplient.
- Nouvelle trêve à Gaza -
Après des jours d'intenses efforts diplomatiques à Doha, Israël et le Hamas acceptent le 15 janvier un accord pour un cessez-le-feu à Gaza et la libération d'otages.
Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, précise devant la presse à Doha que 33 otages israéliens seront libérés lors de la première phase de la trêve, qui débutera dimanche et durera 42 jours, "en échange de plusieurs prisonniers détenus dans les prisons israéliennes".
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