Washington sanctionne le chef de l'armée soudanaise

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Les Etats-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, dont les forces sont accusées d'avoir commis des attaques contre des civils, quelques jours après avoir pris une mesure similaire contre le chef des paramilitaires.

"Cette décision démontre notre engagement à mettre fin à ce conflit", a déclaré dans un communiqué le secrétaire adjoint au Trésor Wally Adeyemo, alors que le conflit au Soudan fait rage depuis avril 2023.

"Les Etats-Unis continueront d'utiliser leurs outils pour interrompre le flux d'armes vers le Soudan et pour tenir ces dirigeants responsables de leur mépris flagrant pour la vie des civils", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, qui ont été activement engagés dans des tentatives de médiation au Soudan, s'étaient gardés jusqu'alors de sanctionner la plus haute hiérarchie de l'armée soudanaise, mais se sont résolus à le faire face à la poursuite de la guerre.

A quelques jours de la fin de mandat de l'administration Biden, lundi prochain, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a d'ailleurs exprimé de "vrais regrets" de ne pas avoir réussi à mettre fin au conflit dans ce pays d'Afrique de l'Est, en proie à une instabilité chronique.

Il a dit espérer que l'administration du président élu Donald Trump continue d'essayer de le faire.

- "Vrai regret" -

"C'est pour moi, oui, un autre vrai regret qu'en ce qui concerne le Soudan, nous n'ayons pas été en mesure, sous notre mandat, d'atteindre ce genre de succès", a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse d'adieu jeudi.

Il y a eu "quelques améliorations dans l'acheminement de l'aide humanitaire grâce à notre diplomatie, mais pas de fin au conflit, pas de fin aux abus, pas de fin à la souffrance des gens", a-t-il dit.

"Nous continuerons à travailler sur ce dossier pendant les trois prochains jours, et j'espère que la prochaine administration s'en chargera également", a-t-il encore dit.

La semaine dernière, M. Blinken a établi que les forces paramilitaires des Forces de soutien rapide FSR, en guerre contre l'armée soudanaise depuis avril 2023, avaient commis un "génocide" et annoncé des sanctions contre leur commandant Mohamed Hamdan Daglo.

Il a ajouté que l'armée "a également commis des crimes de guerre et continue de prendre des civils pour cible" et a regretté son refus d'entamer une série de pourparlers en vue d'un cessez-le-feu.

Le Soudan est depuis avril 2023 en proie à une guerre opposant l'armée dirigée par le général Burhane aux paramilitaires des FSR, menés par son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de onze millions de personnes et provoqué l'une des pires crises humanitaires de l'histoire récente selon l'ONU.

Outre les sanctions visant le général Burhane, le Trésor américain a également annoncé jeudi des sanctions à l'encontre d'Ahmad Abdalla, un ressortissant soudano-ukrainien accusé de fournir des armes à l'armée soudanaise, et de la société Portex Trade Limited, basée à Hong Kong.

Les sanctions américaines ont pour effet de geler les avoirs éventuels aux Etats-Unis des personnes concernées et interdisent toute transaction avec elles.