Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s'est dit jeudi "confiant" quant à la mise en oeuvre du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, défendant la politique des Etats-Unis vis-à-vis d'Israël lors d'une conférence de presse chahutée.
"Je suis confiant et je m'attends à ce que la mise en oeuvre commence, comme nous l'avons dit, dimanche", a déclaré le secrétaire d'Etat lors de cette conférence de presse d'adieu, interrompue à plusieurs occasions par des journalistes activistes critiques de la politique des Etats-Unis.
M. Blinken a indiqué que lui-même et d'autres responsables de l'administration du président Joe Biden, qui prend fin lundi, étaient au téléphone pour tenter de résoudre les problèmes liés au cessez-le-feu annoncé mercredi par le médiateur qatari.
"Il n'est pas vraiment surprenant que dans un processus, dans une négociation, qui a été aussi difficile, il y ait des problèmes. Nous sommes en train de régler ce problème en ce moment même", a déclaré M. Blinken, sans livrer de détails.
La trêve prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans le territoire palestinien en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Mais selon le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le Hamas est revenu "sur certains points" pour "extorquer des concessions de dernière minute".
Le gouvernement israélien doit se réunir vendredi pour voter sur l'accord, pour lequel Benjamin Netanyahu est assuré d'obtenir une majorité malgré l'opposition de ministres d'extrême droite.
Dans la bande de Gaza, les frappes israéliennes meurtrières se sont poursuivies, faisant 81 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
- "Criminel" -
A quelques jours de son départ avec l'entrée en fonction lundi de l'administration du président élu Donald Trump, M. Blinken a longuement défendu la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient, très critiquée depuis l'attaque sanglante du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023.
Fait rare, sa conférence de presse, qui se tenait dans la salle de briefing du département d'Etat, a été interrompue à plusieurs reprises par des journalistes indépendants critiques de la politique américaine, accusant M. Blinken de complicité de génocide.
"Criminel! Votre place est à La Haye", où siège la Cour pénale internationale (CPI), a lancé l'un d'eux avant d'être escorté manu militari hors de la salle par le service de sécurité.
L'administration démocrate du président Joe Biden a été très critiquée pour son soutien quasi inconditionnel à Israël depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, ravagée par une campagne massive de bombardements depuis quinze mois.
Les Etats-Unis sont le principal soutien politique et militaire d'Israël et lui fournissent des dizaines de milliards de dollars d'armements.
Parlant du cessez-le-feu, M. Blinken, qui aura effectué 12 déplacements au Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023, a jugé que "c'est un moment de possibilité historique pour la région et bien au-delà".
Mais "il va falloir faire preuve d'un grand courage politique, trouver des compromis pour réaliser cette possibilité, essayer de faire en sorte que les gains qui ont été accomplis au cours des 15 derniers mois, à des coûts énormes, soient en fait durables", a-t-il dit.