L'universitaire rwandais, qui vivait au Canada depuis 1993, a été ramené à Kigali dans la nuit de mardi à mercredi par des policiers canadiens qui l'ont remis à leurs homologues rwandais.
« Le dossier a été transmis (par la police) au parquet et il doit être transmis au tribunal pour la procédure de la détention préventive au plus tard mercredi prochain », a indiqué samedi à l'agence Hirondelle le procureur général Martin Ngoga joint au téléphone à Kigali depuis Arusha.
« L'interrogatoire n'a pas pu se poursuivre car il a émis le souhait d'être assisté d'un avocat canadien ou d'un avocat du barreau du Rwanda qui serait désigné par sa famille. Il n'a pas demandé au barreau (du Rwanda) de lui commettre d'office un avocat », a poursuivi Ngoga.
« Nous lui avons permis de s'entretenir au téléphone avec sa famille (restée au Canada) ainsi qu'avec ses avocats au Canada. Nous espérons qu'un avocat sera trouvé sans retard pour que les procédures puissent se poursuivre », a ajouté le procureur général qui s'exprimait en langue rwandaise.
Ce linguiste originaire du nord du Rwanda avait réussi à repousser son extradition durant plusieurs années grâce à de multiples recours judiciaires.
Il était réclamé par la justice rwandaise depuis 1995 pour un célèbre discours prononcé en novembre 1992 lors d'un meeting de son parti et qui est considéré comme une incitation des Hutus à éliminer les Tutsis.
Il était alors vice-président pour la préfecture de Gisenyi (nord) du parti de l'ex-chef de l'Etat Juvénal Habyarimana dont l'assassinat dans la soirée du 6 avril 1994 avait déclenché le génocide.
ER/GF
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