Un Libérien accusé d'être un ex-rebelle plaide coupable de fraude à l'immigration américaine

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Un Libérien, accusé d'avoir été un chef rebelle pendant la guerre civile de 1999 à 2003 et arrêté à New York en 2022, a plaidé coupable vendredi devant la justice américaine d'avoir menti sur son passé pour travailler légalement aux Etats-Unis.

Laye Sekou Camara, surnommé "Général K1 et Général Dragon Master", soupçonné d'avoir appartenu à la rébellion Libériens unis pour la réconciliation et la démocratie (LURD), encourt jusqu'à 40 années de réclusion criminelle et connaîtra sa peine le 19 mai, a annoncé vendredi le parquet fédéral de Philadelphie.

L'homme de 46 ans a surpris en plaidant coupable, jeudi, alors que son procès devait commencer mardi 21 janvier.

La procureure fédérale Jacqueline Romero a accusé "M. Camara d'avoir menti sur son passé violent au Liberia afin d'obtenir (un titre de séjour), vivre aux Etats-Unis et profiter des bénéfices et des protections qu'offrent nos lois, qu'il a contournées".

D'après la justice américaine, le prévenu, résident dans le New Jersey près de New York depuis 2011 et arrêté en mars 2022, a caché aux services de l'immigration le fait qu'il avait participé ou perpétré des "crimes de guerre" (assassinats extrajudiciaires, massacres de civils, enrôlement d'enfants soldats) lors de la seconde guerre civile du Liberia, de 1999 à 2003.

Selon l'instruction, Laye Sekou Camara était bien reconnaissable sur des images d'archives, et l'ancien ambassadeur américain au Liberia John Blaney ainsi qu'une ex-attachée de défense avaient confirmé avoir directement négocié avec lui à la fin de la guerre civile, en 2003.

Les ONG Global Justice and Research Project (GJRP) et Civitas Maxima basée à Genève avaient prévu de venir témoigner contre M. Camara à son procès mardi.

Des premiers procès pour crimes de guerre au Liberia débuteront dans les cinq prochaines années, plus de 20 ans après les guerres civiles, avait déclaré fin décembre à l'AFP à Monrovia l'avocat Jallah Barbu, chargé par le président libérien Joseph Boakai de mettre en place un tribunal spécial.

Ce tribunal devra juger la multitude d'abominations perpétrées de toutes parts lors des deux guerres civiles qui ont fait environ 250.000 morts entre 1989 et 2003: massacres de civils, actes de cannibalisme, tortures, viols, mutilations, enrôlement d'enfants soldats.

Malgré les pressions de la société civile et de la communauté internationale, le Liberia n'a encore tenu aucun procès sur cette période. Des condamnations ont toutefois été prononcées par des tribunaux étrangers.

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