Les principaux accords à l'ONU sans les Etats-Unis

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L'accord de Paris sur le climat, dont la nouvelle administration du président Donald Trump veut retirer les États-Unis pour la seconde fois, n'est pas le premier accord ou traité de l'ONU à devoir vivre sans Washington. Plusieurs exemples clefs.

- Convention sur la diversité biologique -

En matière de protection de la biodiversité, les États-Unis sont le seul pays membre des Nations unies à ne pas avoir ratifié (lorsqu'un pays s'engage légalement à respecter les dispositions d'un accord international) la Convention sur la diversité biologique, bien qu'ils y jouent un rôle d'observateur influent.

L'administration George H. W. Bush, qui a pourtant signé le texte en 1993, avait alors critiqué un traité risquant de ralentir l'industrialisation des biotechnologies et n'assurant pas la protection de la propriété intellectuelle.

- Convention relative aux droits de l'enfant -

Seuls les États-Unis manquent à l'appel de cette convention née en 1989, qui énonce les droits fondamentaux des enfants, et qui constitue le traité relatif aux droits humains le plus largement ratifié de l'Histoire, selon l'Unicef.

A Washington, les opposants au texte (signé en 1995) affirment que le ratifier "porterait atteinte à la souveraineté des États-Unis en donnant aux Nations unies le pouvoir de déterminer les intérêts des enfants américains", indique une note du service de recherche du Congrès de 2015.

- Convention relative aux droits des personnes handicapées -

Adopté en 2006 par les Nations unies et rejoint à ce jour par l'Union européenne et 191 pays, cet accord a été signé par le président Barack Obama en 2009 mais n'a jamais passé l'étape du Sénat.

Certains élus conservateurs ont argué que la législation américaine sur le handicap est l'une des plus avancées au monde et que, par conséquent, les normes prévues par la convention n'auraient aucun effet positif sur le pays, voire constitueraient une perte de leadership.

- Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes -

Signée par le président Jimmy Carter en 1980 mais jamais ratifiée par le Congrès, cette convention rassemble 189 parties dans le monde.

Les détracteurs du traité aux États-Unis ont mis en doute son efficacité, soulignant que "des pays largement considérés comme peu respectueux des droits des femmes ont ratifié la convention", et estimant que la ratification pourrait "porter atteinte à la souveraineté américaine" d'après une note du service de recherche du Congrès de 2015.

- Statut de Rome sur la Cour pénale internationale -

Ratifié par 125 États membres, le statut de Rome (1998) est le traité fondateur de la CPI, l'organisation qui a pour mission de poursuivre les auteurs des crimes les plus graves commis dans le monde, lorsque les pays n'ont pas la volonté ou la capacité de le faire eux-mêmes.

Toutefois, Washington n'a jamais ratifié ce traité, comme d'autres nations telles que la Russie, l'Iran et Israël, rejetant ainsi la compétence de la CPI sur ses ressortissants.

- Convention des Nations Unies sur le droit de la mer -

Approuvée en 1982, cette convention ratifiée par 170 parties couvre tous les aspects de régulation des eaux maritimes et océaniques, de la souveraineté nationale à la navigation, en passant par l'exploitation des ressources économiques des fonds marins.

C'est en raison de divergences sur ce dernier point que Ronald Reagan a officiellement refusé de signer le texte en 1982.

Washington a fini par signer un accord international modifiant la partie contentieuse de la convention en 1994, mais le Sénat américain a bloqué sa ratification, malgré le soutien du président George W. Bush en 2007.

- Convention sur les armes à sous-munitions -

Washington n'a pas signé cette convention née en 2008 et qui engage ses 112 parties à renoncer aux armes à sous-munitions, conçues pour disperser de minuscules explosifs causant de graves dégâts collatéraux, et utilisées notamment dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie.