La police italienne a arrêté dimanche à Turin le chef de la police judiciaire libyenne, qui dirige à Tripoli le centre de détention pour migrants Mitiga et fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ont rapporté lundi des médias italiens.
Un journaliste du quotidien Avvenire a posté sur les réseaux sociaux : "Nous pouvons confirmer de bonnes sources qu'en application d'un mandat de la CPI, le chef de la police judiciaire libyenne a été arrêté à Turin".
L'AFP n'était pas en mesure de confirmer cette arrestation de source officielle.
L'ONG de secours aux migrants Mediterranea Saving Humans a indiqué que l'arrestation d'Osama Najim, surnommé Almasri, intervenait après "des années de plaintes et de témoignages de victimes".
"Almasri est la preuve que tout le système libyen, financé ces dernières années par des millions d'euros de l'Italie et de l'UE, est atroce et criminel", a posté l'ONG sur X.
Selon le quotidien La Reppublica, il a été interpellé dans un hôtel de Turin, à la suite d'un renseignement fourni par Interpol. Citant un procureur de Turin, il a précisé que le policier libyen se trouvait dans la grande ville du nord de l'Italie en compagnie d'autres libyens.
Son cas va maintenant être examiné par la Cour d'appel de Rome.
Les groupes internationaux de défense des droits humains condamnent de longue date les abus, violences et tortures dont sont victimes les migrants dans les centres de détention en Libye.
Selon un accord controversé passé avec les autorités libyennes en 2017, Rome fournit financements et formation aux garde-côte libyens. En échange, la Libye s'est engagée à entraver les départs de migrants vers les côtes italiennes.