Le gouvernement cubain a démenti "catégoriquement" vendredi la présence sur l'île de guérilleros de l'Armée de libération nationale (ELN) de Colombie.
La déclaration de La Havane intervient après que le président américain Donald Trump a révoqué, dès son premier jour à la Maison Blanche, la récente décision de son prédécesseur Joe Biden de retirer Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme.
"Je confirme catégoriquement qu'aucun membre de l'Armée de libération nationale colombienne (ELN) ou de son commandement central ne se trouve à Cuba", a déclaré sur X Eugenio Martinez, directeur pour l'Amérique latine et les Caraïbes au ministère cubain des Affaires étrangères.
La présence de responsables de l'ELN à La Havane avait conduit la première administration Trump (2017-2021) à inscrire l'île communiste sur la liste noire américaine, accusant La Havane de refuser d'extrader les dirigeants du groupe armé vers la Colombie, comme le demandait l'ex-président colombien Ivan Duque (2018-2022).
En tant que pays hôte du processus de paix, Cuba a accueilli des dirigeants de l'ELN pendant les négociations entre la guérilla et le gouvernement colombien, rompues en 2019 après une attaque meurtrière de la guérilla contre une école de police à Bogota.
Le gouvernement colombien avait alors demandé à La Havane d'extrader la délégation de négociateurs de la guérilla, ce que Cuba avait refusé, invoquant le respect de son statut de pays garant.
Le nouveau président colombien Gustavo Petro, au pouvoir depuis août 2022, a relancé un processus de paix avec la guérilla, la plus ancienne d'Amérique latine. Mais les négociations ont été suspendues mi-janvier par Bogota qui a accusé l'ELN de perpétrer des "crimes de guerre".
Dans la foulée, les mandats d'arrêt contre les principaux dirigeants du groupe armé, suspendus en 2022 et 2023, ont été réactivés.
Le directeur pour l'Amérique latine et les Caraïbes au ministère cubain des Affaires étrangères a précisé que la dernière présence de négociateurs de l'ELN à La Havane remontait à février 2024 lors du sixième cycle de négociations.
Le 14 janvier, quelques jours avant de quitter ses fonctions, Joe Biden avait souligné que son administration n'avait pas trouvé "d'informations pour soutenir la désignation de Cuba comme État soutenant le terrorisme".
Le président cubain Miguel Diaz-Canel a dénoncé vendredi sur X que "parmi les manoeuvres les plus cyniques et perverses des ennemis du peuple cubain, il y a les faux prétextes qu'ils construisent pour accuser Cuba de pratiques criminelles qu'ils ne pourront jamais prouver".