"Apologie du terrorisme": la procédure visant Mathilde Panot classée sans suite

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La cheffe des députés LFI Mathilde Panot a annoncé jeudi le classement sans suite de la procédure pour "apologie du terrorisme" qui avait été engagée contre elle après le communiqué de son groupe parlementaire relatif aux attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

"Après un an et demi de mensonges, d'attaques et de violences contre La France insoumise et mon groupe parlementaire, la procédure pour apologie du terrorisme qui me visait est classée sans suite", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

"Il est temps que cesse l'instrumentalisation de la justice et de la police contre les défenseurs de la cause palestinienne", a ajouté la députée du Val-de-Marne, en saluant une "victoire immense contre l'autoritarisme du président Macron".

Selon l'avis de classement daté du 24 janvier, consulté par l'AFP, "l'infraction dénoncée n'apparaît pas en l'état suffisamment caractérisée".

Le 7 octobre 2023, le groupe LFI à l'Assemblée nationale avait publié un texte qui avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du Hamas, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes", et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens.

Des propos qui "justifiaient" les attaques du Hamas, selon la plainte déposée contre Mathilde Panot.

- Classement sans suite pour Obono -

En avril dernier, la patronne des députés insoumis avait elle-même annoncé être convoquée par la police dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme".

La nouvelle de cette convocation était tombée en pleine campagne pour les élections européennes.

Les Insoumis, qui qualifient de "génocide" la situation à Gaza et qui avaient fait de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne, n'ont eu de cesse de dénoncer une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix propalestiniennes.

"Quelles que soient nos opinions politiques, l'apologie de terrorisme est une infraction pénale très importante, qui doit garder sa valeur de répression pénale forte et ne pas devenir un moyen pour l'autorité de poursuite de s'ériger en arbitre de la pensée politique" a souligné Me Jade Dousselin, avocate de Mme Panot.

La députée de Paris Danièle Obono a également annoncé jeudi que le signalement fait à son encontre à la justice à l'automne 2023 par Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur, avait été classé.

Son avocat n'a pas commenté, et le parquet de Paris n'a pas confirmé à l'AFP cette information.

Gérald Darmanin avait annoncé saisir le procureur de la République pour "apologie du terrorisme" après une interview de Danièle Obono sur Sud Radio.

Interrogée à plusieurs reprises pour savoir si le Hamas était un mouvement de résistance, elle avait fini par répondre "oui".

"C'est un mouvement de résistance qui se définit comme tel", avait-elle ajouté à l'antenne.

"J'ai dit que le Hamas était un groupe politique islamiste qui déclare inscrire son action dans la résistance à l'occupation de la Palestine. C'est un fait. Ni une excuse ni un soutien ni une caution pour ses crimes de guerre abjects contre les civils israéliens", avait-elle complété sur X par la suite alors que la polémique enflait.

Au printemps dernier, l'eurodéputée insoumise Rima Hassan, alors candidate sur la liste LFI pour les Européennes, avait été convoquée en même temps que Mathilde Panot par la police dans le cadre d'une enquête pour "apologie du terrorisme".

Elle avait expliqué que sa convocation était consécutive à une interview accordée en novembre 2023 au média Le Crayon. Dans un extrait, maintenant supprimé, on voyait Rima Hassan dire qu'il est "vrai" que le Hamas mène une action légitime.

L'intéressée, critique farouche du gouvernement israélien, avait dénoncé un "extrait coupé" et trompeur de sa réponse et précisé que les enquêteurs avaient pu visualiser l'intégralité de l'entretien.

Le parquet de Paris n'a pas répondu jeudi à l'AFP, qui l'interrogeait sur les suites données à cette procédure.

D'autres procédures comparables avaient été ouvertes, visant par exemple l'ex-ambassadrice des JO Emilie Gomis ou l'ancienne journaliste de Charlie Hebdo Zineb El Rhazoui.

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