La Première ministre italienne Giorgia Meloni a de nouveau affirmé jeudi que l'enquête sur son rôle dans la libération d'une personne soupçonnée de crimes de guerre en Libye était politiquement motivée, alimentant un débat houleux.
Giorgia Meloni avait annoncé mardi dans une vidéo sur Facebook qu'elle était visée, de même que deux de ses ministres, par une enquête après l'expulsion d'un responsable libyen, accusant les magistrats de politiser leur fonction.
Osama Almasri Najim, chef de la police judiciaire libyenne, fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis depuis le 15 février 2015.
Arrêté il y dix jours dans un hôtel de Turin en vertu de ce mandat, il a été libéré sur ordre de la Cour d'appel de Rome pour vice de procédure, et expulsé vers Tripoli à bord d'un avion affrété par l'Etat italien.
Mme Meloni est soupçonnée avec ses ministres de la Justice Carlo Nordio et de l'Intérieur Matteo Piantedosi d'avoir facilité la libération du Libyen et son renvoi à Tripoli.
Jeudi, elle a de nouveau mis en cause des magistrats auxquels elle reproche d'être politisés.
S'exprimant par vidéoconférence lors d'un événement à Milan, Giorgia Meloni a déclaré que la nouvelle de l'enquête avait terni l'image de l'Italie sur la scène internationale.
Plus généralement, elle a déclaré que les actions des "magistrats politisés" n'étaient "pas normales". "Certains juges, heureusement peu nombreux, veulent gouverner", a-t-elle assuré.
Elle avait cette semaine mis en cause le procureur de Rome, Francesco Lo Voi, qui lui a notifié l'ouverture d'une enquête sur l'expulsion du Libyen.
Giorgia Meloni avait rappelé qu'il était le procureur à Palerme en charge de l'accusation dans le procès de son vice-chef du gouvernement, le dirigeant anti-immigration Matteo Salvini, jugé pour avoir bloqué des migrants en mer alors qu'il était ministre de l'Intérieur en 2019, avant d'être relaxé.