« Le greffier m'a désignée comme conseil principal pour l'accusé », a déclaré lundi à l'audience la Canadienne Mylène Dimitri, qui était jusque-là avocate adjointe au sein de l'équipe de défense de l'ex-ministre.
La suite de l'audience, qui était consacrée à l'audition de l'avant-dernier témoin à décharge, n'a pas permis d'en savoir plus sur les raisons du départ du premier conseil principal, le Britannique Peter Herbert. Des sources proches du dossier indiquent cependant que l'accusé lui-même aurait demandé à se séparer de l'avocat.
Interrogé, le porte-parole du tribunal, Roland Amoussouga, a indiqué que le remplacement de Me Herbert avait été annoncé par le greffe « dans une décision confidentielle ».
Désigné par le nom de code, DWAN 114, le témoin du jour, qui déposait en vidéoconférence depuis Vienne, en Autriche, s'est présenté comme un ancien observateur de la Mission des Nations unies au Rwanda (MINUAR) en 1994.
A la fin de la journée, il n'était pas encore entré dans le fond des accusations portées contre Ngirabatware. Il poursuivra son témoignage mardi.
Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, l'ex-ministre, qui a déjà fait comparaître 31 témoins pour sa défense, est notamment accusé d'avoir été le principal instigateur des massacres de Tutsis dans sa commune natale Nyamyumba (nord) en 1994.
Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.
ER/GF
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