Le président de l'entité serbe de Bosnie, Milorad Dodik, a dénoncé mercredi les "conditions inhumaines" pour l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, dans une prison anglaise où il purge sa peine pour de génocide et crimes contre l'humanité.
"L'état de santé de Radovan Karadzic est grave et sa vie est en danger à cause des soins médicaux inadéquats et des conditions inhumaines" en prison, a écrit M. Dodik sur X, après s'être entretenu au sujet de l'ancien dirigeant serbe bosnien avec sa fille Sonja Karadzic Jovicevic.
Radovan Karadzic purge depuis mai 2021 sa peine dans la prison d'Albany, sur l'île de Wight, dans le sud du Royaume-Uni.
Chef politique des Serbes de Bosnie pendant la guerre intercommunautaire (1992-1995), il a été condamné en 2019 en appel à la prison à vie par la justice internationale, pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Il a été reconnu coupable notamment pour son rôle dans le massacre de Srebrenica, en juillet 1995, dans lequel environ 8.000 hommes et adolescents bosniaques ont été tués, et pour le siège de Sarajevo.
Selon M. Dodik, les conditions de détention de Radovan Karadzic représentent une "violation" des "règles internationales" et de la Déclaration universelle des droits humains.
"Il est nécessaire d'agir d'urgence afin d'assurer des soins médicaux convenables pour Radovan Karadzic", a-t-il insisté.
M. Karadzic a récemment été placé dans un établissement médical pénitencier pour recevoir un traitement, ont déclaré aux médias en Bosnie sa fille et son avocat Goran Petronijevic, en évoquant "de nombreuses infections".
"Il s'agit d'un homme de 79 ans souffrant de maladies chroniques. La place de cet homme est à l'hôpital, pas en prison, et surtout pas ce type de prison", a déclaré l'avocat Petronijevic à la télévision publique de l'entité serbe de Bosnie (RTRS).
Une pétition a été lancée lundi en ligne pour réclamer le transfert de M. Karadzic vers un centre de détention du Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI) aux Pays-Bas, ou vers une autre prison européenne.
En trois jours, cette pétition a été signée par près de 3.400 personnes.
La guerre de Bosnie a fait près de 100.000 morts.