Juges et parties reviendront cependant dans la salle pour l'audition de témoignages supplémentaires.
De nationalité togolaise, le colonel Tchemi-Tchambi Aouili était membre de la Mission des Nations pour l'Assistance au Rwanda (MINUAR) en 1994. Cet officier, qui était basé dans la préfecture de Gisenyi (ouest), de janvier à avril 1994, a déclaré n'y avoir entendu aucun membre du gouvernement appeler à faire du mal aux Rwandais d'ethnie tutsie durant cette période.
Le procureur soutient que Ngirabatware a incité les Hutus de Gisenyi à tuer les Tutsis au cours de cette période.
Ce dernier témoignage à décharge ne marque cependant pas la fin des auditions dans cette affaire. La chambre a, en effet, annoncé qu'une conférence de mise en état se tiendrait vendredi pour fixer le calendrier de l'audition de huit témoins supplémentaires de l'accusation.
La défense pourrait aussi faire valoir son droit de citer des témoins en duplique.
Economiste de formation et ancien membre du MRND, le parti de l'ex-président Juvénal Habyarimana, l'ancien dignitaire est poursuivi pour crimes de génocide et de crimes contre l'humanité.
Accusé surtout d'avoir été l'un des principaux architectes du génocide dans la préfecture de Gisenyi, en général, et dans sa commune natale Nyamyumba, en particulier, Ngirabatware est gendre de Félicien Kabuga, le plus recherché des neuf inculpés du TPIR encore en fuite.
L'ancien dignitaire fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008.
Le procès a démarré le 22 septembre 2009 et le procureur a officiellement terminé son accusation le 31 août 2010. La défense a débuté le 16 novembre 2010 avec la déposition de l'accusé en personne.
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