« Après le mois de février, il n'y aura plus de procès », a indiqué à l'agence Hirondelle Denis Bikesha, responsable de l'unité de mobilisation et information au sein du Service national des juridictions gacacas (SNJG).
Au 31 janvier, il ne restait plus que 18 procès en cours de jugement, selon Bikesha, qui ajoute que les recours en révision ne sont plus reçus.
Le conseil des ministres du 21 décembre dernier a fixé au 4 mai prochain la cérémonie de clôture officielle des tribunaux gacacas.
La clôture des gacacas, qui ont jugé autour d'un million d'auteurs présumés du génocide, a été reportée de nombreuses fois depuis 2007 à cause, selon le SNJG, de la découverte de nouvelles preuves et de la complexité de certaines affaires.
En marge de la supervision des tout derniers procès, le SNJG achève de rédiger deux documents importants : l'histoire du processus gacaca et le rapport final des procès.
Inspirés des anciennes assemblées villageoises lors desquelles les sages, assis sur le gazon (gacaca, en langue rwandaise) réglaient les différends, les gacacas étaient chargées de juger les auteurs présumés du génocide à l'exception de planificateurs de haut niveau (national et provincial) relevant de la compétences de la justice conventionnelle.
Les juges gacacas ne sont pas des magistrats professionnels mais « des personnes intègres » élues parmi la communauté. Certains d'entre eux ont cependant été eux-mêmes accusés de génocide, puis jugés et condamnés ou acquittés. D'autres encore ont été surpris en flagrant délit de corruption.
Le système a été souvent critiqué par des organisations des droits de l'homme comme Human Rights Watch et Amnesty qui ont dénoncé un large éventail de violations des principes de l'équité et des droits de la défense.
Kigali a toujours rétorqué qu'il s'agissait d'une solution « made in Rwanda » à un problème rwandais et a mis quiconque au défi de lui proposer mieux pour vider le très lourd contentieux du génocide qui a fait, selon l'ONU, près de 800.000 tués, essentiellement d'ethnie tutsie.
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