La photo de Shiri Bibas serrant contre elle ses deux petits garçons lors de leur enlèvement le 7 octobre 2023 en Israël est à la une mercredi de Maariv, l'un des plus grands quotidiens du pays, où un ultime espoir de vie subsiste après l'annonce de leur mort par le Hamas.
Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël, de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de neuf mois, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.
Le trio est devenu le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël ce jour-là.
Le Hamas a affirmé mardi avoir "décidé de remettre quatre corps jeudi, parmi lesquels (ceux de) la famille Bibas", en échange de la libération samedi par Israël de détenus palestiniens, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois de guerre.
Si leur mort est présentée comme acquise à l'étranger, en Israël nombreux sont ceux qui s'accrochent encore à un ultime espoir de vie des deux petits garçons et de leur mère, à commencer par la famille Bibas.
"Au cours des dernières heures, nous avons été bouleversés par l'annonce du porte-parole du Hamas concernant le retour prévu de nos Shiri, Ariel et Kfir ce jeudi", dans le cadre de la restitution jeudi de quatre corps d'otages, a écrit mardi soir la famille dans un communiqué.
"Jusqu'à ce que nous recevions une confirmation définitive, notre combat continuera", a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a confirmé mardi que quatre corps d'otages seraient remis jeudi au pays, sans détails ni identités.
- Réactions à l'étranger -
De son côté, l'armée israélienne a appelé la population à "ne se fier qu'aux annonces émanant de sources officielles et à s'abstenir de répandre des rumeurs qui nuisent aux familles d'otages et à l'opinion publique".
Le Hamas avait annoncé fin novembre la mort de Shiri Bibas et de ses deux enfants dans un bombardement à Gaza, mais Israël n'a jamais confirmé.
Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février. Il avait été enlevé en même temps qu'eux mais retenu en otage séparément dans la bande de Gaza.
Depuis le 7 octobre 2023, la soeur de Yarden, Ofri Bibas, a mené un combat sans relâche pour leur libération. "S'il vous plaît, ne faites pas encore d'éloges funèbres pour ma famille", a-t-elle écrit mardi soir sur Facebook: "Cela fait 16 mois qu'on espère et on ne renonce pas maintenant".
A l'étranger, les réactions se sont multipliées. Le président français, Emmanuel Macron, a publié sur son compte X une photo de Shiri Bibas tenant ses enfants dans ses bras, évoquant les "visages d'une humanité éternelle que la barbarie du Hamas, jamais, n'abolira".
L'élu démocrate américain membre de la Chambre des représentants, Ritchie Torres, a lui écrit sur X que "le meurtre de sang-froid d'un nourrisson est le crime contre l'humanité le plus barbare possible. Le Hamas a assassiné la famille Bibas, y compris Kfir qui n'avait que 9 mois au moment de son enlèvement".
A Tel-Aviv, l'institut médico-légal qui doit recevoir les quatre corps devant être restitués jeudi, a pris des dispositions pour accélérer leur identification, a indiqué mercredi la radio-télévision publique israélienne Kan, ajoutant que dix médecins avaient été mobilisés pour les examens.
Les familles seront informées officiellement après la fin du processus d'identification et ensuite seulement une annonce publique sera faite, conformément à la procédure habituelle en Israël en cas de décès d'otages ou de soldats.
dms/bfi/sg
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