Mugesera, un universitaire qui a longtemps enseigné la linguistique à l'Université nationale du Rwanda (UNR), était recherché depuis 1995, en grande partie pour un discours prononcé en novembre 1992 à Kabaya, dans l'ancienne préfecture de Gisenyi (nord). Cette intervention est considérée par l'accusation comme un appel aux Hutus à tuer les Tutsis.
Le report a été prononcé par la juge Sauda Murererehe du tribunal de grande instance de Nyarugenge, à la demande de Mugesera.
Ce dernier a fait valoir qu'il ne connaissait pas encore bien Maître Donat Mukunzi, l'avocat rwandais qui se tenait à ses côtés pour cette audience. Le défenseur a confirmé qu'il n'avait pas encore discuté du dossier avec l'accusé et le procureur Ndibwami n'a émis aucune objection à la requête de Mugesera.
La juge a ainsi reporté l'audience au 2 avril et ordonné que l'universitaire, qui comparaissait en costume, regagne sa cellule de détention.
Mugesera a indiqué à l'audience que le parquet général du Rwanda lui avait permis de téléphoner à sa famille et à ses avocats canadiens le 27 janvier, en leur demandant de lui chercher un avocat.
Ce linguiste originaire du nord du Rwanda avait réussi à repousser son extradition durant plusieurs années grâce à de multiples recours judiciaires.
A l'époque du discours de Kabaya, Mugesera était vice-président pour la préfecture de Gisenyi (nord) du parti de l'ex-chef de l'Etat Juvénal Habyarimana dont l'assassinat dans la soirée du 6 avril 1994 avait déclenché le génocide.
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