Ce sera le tout premier jugement de ce tribunal permanent basé à La Haye, aux Pays Bas. Lubanga est accusé de crimes de crimes de guerre pour avoir enrôlé dans ses troupes des enfants de moins de 15 ans, et les avoir fait combattre entre 2002 et 2003. A l'époque, il était président de l'Union des patriotes congolais (UPC) et de sa branche armée, les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC).
Les radios locales en Ituri annoncent le jugement depuis lundi mais rien de plus. Au chef-lieu du district, à Bunia, l'UPC qui reconnaît toujours Lubanga comme son leader, appelle la population au calme quel que soit le verdict. Le député John Tinanzabo, une des principales figures de l'UPC, estime cependant qu'un verdict de culpabilité serait une surprise car selon lui, le procureur n'a pas prouvé ses accusations. Mais, même dans cette hypothèse, il invite les supporters de Thomas Lubanga à ne pas descendre dans les rues, car il ne s'agit que d'un jugement de première instance, susceptible d'appel.
Les organisations de la société civile locales manifestent une certaine timidité, même si elles sont convaincues que le jugement de mercredi pourrait contribuer à décourager les velléités de recrutement d'enfants soldats par des groupes armés dans un pays où le phénomène reste d'actualité.
Pour ces ONGs qui redoutent des réactions violentes de la part de certains fanatiques qui considèrent encore Lubanga comme leur héros, le silence est d'or, pour l'instant.
Le procès de l'ancien chef de milice congolais a débuté le 26 janvier 2009 et a été bouclé fin août 2011. Arrêté dans son pays en mars 2005, Lubanga a été transféré à la prison de la Cour pénale internationale, à La Haye, le 17 mars 2006, dans un avion affrété par l'armée française.
Il y a été rejoint par deux autres miliciens congolais mais aussi par l'ex-vice-président de la République démocratique du Congo Jean-Pierre Bemba.
En tout, quinze procédures sont actuellement en cours devant la CPI, le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs présumés de génocides, crimes contre l'humanité et crimes de guerre.
JPB/ER/GF
© Agence Hirondelle