Dans un jugement rendu mercredi matin - le premier de l'histoire de la Cour pénale internationale - les juges estiment que l'ex chef de milice congolais a participé à « un plan commun, destiné à mettre sur pied une armée dans le but de prendre et conserver le contrôle de l'Ituri (est de la RDC), aussi bien politiquement que militairement. » Ce plan, estiment les trois magistrats, a « abouti à l'enrôlement d'enfants dans les troupes » de l'Union des patriotes congolais (UPC), alors présidée par l'accusé, et sa branche armée,
les Forces patriotiques de libération du Congo (FPLC).
Les juges ont précisé que Floribert Kisambo, Bosco Ntaganda, et plusieurs chefs tribaux, avaient participé à ce plan aux cotés de Thomas Lubanga mais que celui-ci était leur chef hiérarchique.
Pour les juges, l'accusé « a participé à la planification des opérations militaires et tenait un rôle crucial en matière d'appui logistique (...) pour approvisionner les troupes du FPLC. » Thomas Lubanga a aussi pris un rôle actif aux campagnes de recrutement en prononçant des discours auprès des populations locales ». L'accusé, visiblement secoué lors de l'audience, aurait usé des enfants comme gardes du corps.
Les juges ont aussi épinglé le procureur sur la qualité de ses enquêtes. « La chambre est d'avis que l'accusation n'aurait pas dû déléguer aux intermédiaires ses responsabilités en matière d'enquête, quels que fussent les problèmes de sécurité auquel elle devait faire face » ont-ils déclaré, rejetant certains témoignages.
De nouvelles audiences seront organisées pour permettre aux juges de déterminer la sentence.
Incarcéré à Kinshasa en mars 2005, Thomas Lubanga avait été transféré à La Haye en mars 2006. Son procès s'était ouvert le 26 janvier 2009. Les juges étaient entrés en délibéré fin août 2011.
SM/ER
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