Dans ce premier jugement de l'histoire de la CPI, Thomas Lubanga a été reconnu coupable d'avoir enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans ses troupes et de les avoir fait participé activement à des hostilités entre le 1er septembre 2002 et le 13 août 2003, dans l'Ituri (est de la RDC).
« Nous pensons que cela va, d'une part, décourager tous ceux qui s'adonnent à des activités de violences et d'atteintes aux droits humains et, d'autre part, encourager le gouvernement congolais à être beaucoup plus proactif dans le cadre de la lutte contre l'impunité », a indiqué le porte-parole de la MONUSCO, Madnodje Mounoubai, dans un entretien avec Radio Okapi.
Il a exhorté Kinshasa à « mettre à la disposition de la Cour pénale internationale toutes les personnes qui doivent y aller pour répondre des différents crimes contre l'humanité qu'ils ont commis sur le sol congolais ».
Le porte-parole de la MONUSCO a estimé que ce verdict « marque une étape en ce qui concerne le droit international ».
Selon le jugement, Lubanga a participé à « un plan commun, destiné à mettre sur pied une armée dans le but de prendre et conserver le contrôle de l'Ituri (est de la RDC), aussi bien politiquement que militairement. » Ce plan, estiment les trois magistrats, a « abouti à l'enrôlement d'enfants » au sein des Forces patriotiques de libération du Congo (FPLC), la branche armée de l'Union des patriotes congolais (UPC), dont le condamné était le plus haut responsable.
Parmi les autres personnes parties au plan, les juges ont mentionné Bosco Ntaganda, aujourd'hui général de l'armée congolaise. Visé par un mandat d'arrêt de la CPI, délivré en 2006 pour crimes de guerre en 2002-2003 en Ituri, quand il était dans la milice de Thomas Lubanga, le général Ntaganda bénéficie de la protection du président Joseph Kabila, qui affirme que « la paix et la sécurité [à l'est] passent avant toute chose ».
De nouvelles audiences seront organisées pour permettre aux juges de déterminer la sentence.
Incarcéré à Kinshasa en mars 2005, Thomas Lubanga avait été transféré à La Haye en mars 2006. Son procès s'était ouvert le 26 janvier 2009. Les juges étaient entrés en délibéré fin août 2011.
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