La Cour suprême du Salvador va demander aux États-Unis d'extrader le colonel Mario Reyes Mena pour sa responsabilité présumée dans les assassinats de quatre journalistes néerlandais en 1982, a annoncé jeudi un avocat au fait de la décision.
"Selon le rapport qui m'a été notifié aujourd'hui (jeudi), la Cour plénière a soumis au vote la demande d'extradition (de Reyes) et l'a approuvée", a déclaré à l'AFP l'avocat Pedro Cruz, qui représente les familles des victimes.
Le tribunal de Dulce Nombre de Maria, au nord de San Salvador, chargé de l'affaire, l'a informé que "formellement, le Salvador de7mande l'extradition" de l'ancien militaire, a ajouté M. Cruz.
La Cour suprême du Salvador n'informe pas la presse de ses décisions mais ces dernières sont communiquées aux parties prenantes.
Les journalistes Koos Jacobus Andries Koster, Jan Corenlius Kuiper Joop, Hans Lodewijk ter Laag et Johannes Jan Willemsen couvraient la guerre civile au Salvador lorsqu'ils ont été tués en mars 1982.
Les circonstances de leur mort n'avaient jamais fait l'objet d'une enquête jusqu'à la création en 1993, sous les auspices de l'ONU, de la Commission Vérité pour faire la lumière sur les atrocités commises durant la guerre civile au Salvador.
La Commission a établi qu'ils avaient péri dans une embuscade de l'armée dans une zone rurale du département de Chalatenango, à environ 80 km au nord de la capitale San Salvador.
M. Reyes, aujourd'hui âgé de 85 ans, vit en Virginie, dans l'est des États-Unis. Au moment des meurtres, il était le commandant de la quatrième brigade d'infanterie de l'armée à Chalatenango.
Pour la même affaire, l'ancien ministre de la Défense, le général José Guillermo Garcia (91 ans) ainsi que le colonel Francisco Moran (93 ans) ont également été poursuivis. Les deux hommes se trouvent dans un hôpital privé de San Salvador sous surveillance policière.
Selon l'avocat des familles des victimes, le début de l'audience publique du procès des militaires peut en théorie commencer sans la présence de Mario Reyes.
La guerre civile au Salvador (1980-1992) entre les forces militaires et la guérilla de gauche a fait plus de 75.000 morts et environ 7.000 disparus.