Le 28 septembre 2009, des milliers d’opposants au régime du capitaine Moussa Dadis Camara et de la junte s’étaient rassemblés au stade de Conakry. La manifestation avait été réprimée par la force, causant 157 morts et plusieurs blessés. Des femmes avaient été violées avec « une violence inouïe », a rappelé la procureure gambienne lors de sa visite.
Le Bureau du procureur à la CPI avait ouvert une enquête préliminaire quelques semaines après les événements. Depuis, la procureure adjointe s’est rendue trois fois sur place, incitant les autorités à conduire des procès sur le sol guinéen.
Selon Fatou Bensouda, les juges d’instruction, chargés de l’enquête, ont fait « des progrès significatifs », avec l’inculpation, en février, du lieutenant-colonel Moussa Tiégboro Camara, actuellement directeur d’une agence contre la criminalité organisée, rattachée à la présidence.
Fatou Bensouda a salué « le courage » des juges guinées en charge du dossier, affirmant qu’ils « font un travail complexe, dans des conditions difficiles ». « Ils méritent notre soutien » a-t-elle ajouté, et celui « des Nations unies, qui s’apprêtent à les appuyer ».
La veille de sa visite en Guinée, la future procureur générale, qui succèdera à Luis Moreno Ocampo le 16 juin, s’était rendue en Côte d’Ivoire pour y rencontrer les autorités, dont le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le premier ministre, Jeannot Kouadio Ahoussou et le nouveau président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro.
SM/ER/GF