Irak: enquête sur des attaques contre des Syriens après les tueries en Syrie

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Les autorités irakiennes ont affirmé mercredi leur intention de poursuivre les auteurs d'agressions contre des Syriens en Irak, après qu'un groupuscule a menacé de s'en prendre à ceux qui soutiennent les tueries contre la communauté alaouite en Syrie.

Ces derniers jours, les forces irakiennes ont interpellé au moins 13 Syriens accusés de faire la "promotion de groupes terroristes" et de soutenir les massacres en Syrie, ont indiqué à l'AFP deux responsables au ministère de l'Intérieur sous couvert d'anonymat.

Un groupuscule, jusque-là inconnu et se faisant appeler "les formations d'Ali", a publié une vidéo sur les réseaux sociaux montrant des hommes masqués gifler et frapper deux travailleurs syriens dans une boulangerie.

Dans un communiqué, le groupe a dénoncé les Syriens en Irak "qui soutiennent les crimes contre l'humanité" infligés à la minorité alaouite, une branche de l'islam, et menacé "d'augmenter ses attaques" contre eux.

La classe politique en Irak, pays majoritairement chiite, a fustigé les tueries en Syrie menées par les forces de sécurité ou des groupes alliés qui ont fait selon une ONG près de 1.400 morts civils, en majorité des alaouites.

Qualifiant la vidéo de l'agression "d'acte de violence honteux", le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a ordonné une enquête "pour poursuivre ses auteurs", selon un communiqué. "La loi sera pleinement appliquée."

La diplomatie syrienne a condamné mercredi des "agressions" visant ses ressortissants en Irak, appelant le gouvernement à "garantir la sécurité des Syriens résidant" dans ce pays.

En Irak, les partisans des groupes armés proIran ont lancé une campagne en ligne pour dénoncer tout Syrien qui soutiendrait "les massacres" en Syrie voisine.

Depuis l'arrivée au pouvoir en Syrie d'anciens rebelles sunnites emmenés par l'actuel président intérimaire Ahmad al-Chareh, Bagdad a maintenu avec Damas des relations teintées de vigilance.

Les décideurs irakiens n'oublient pas que M. Chareh était autrefois affilié à Al-Qaïda et engagé avec ce groupe jihadiste en Irak.