La justice française accepte la remise temporaire à la Suède du jihadiste Osama Krayem

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La justice française a accepté mercredi de remettre temporairement à la Suède son ressortissant Osama Krayem, jihadiste condamné pour les attentats de Paris et Bruxelles en 2015 et 2016, et demandé par Stockholm pour son implication présumée dans l'assassinat en 2014 d'un pilote jordanien en Syrie.

A l'issue d'une audience d'environ un quart d'heure en début d'après-midi à la chambre des extraditions, la cour d'appel de Paris a accepté la remise d'Osama Krayem, que la Suède souhaite poursuivre pour "crimes de guerre graves et crimes terroristes".

Cheveux longs, barbe fournie et tout de noir vêtu, Osama Krayem a accepté sa remise à la Suède, tout comme son avocate. L'avocat général a également requis cette remise, acceptée immédiatement par la cour.

La remise est accordée pour "une durée de neuf mois" afin qu'Osama Krayem "puisse être jugé pour ces faits", a précisé la cour. A l'issue de cette remise, il reviendra en France purger sa peine.

Un avion appartenant à l'armée de l'air jordanienne avait été abattu en Syrie le 24 décembre 2014, et le pilote capturé par l'organisation État islamique (EI) le même jour près de la ville centrale de Raqqa.

Enfermé dans une cage, le militaire avait été brûlé vif et des images de sa mort avaient été diffusées par le groupe jihadiste.

"Aucun autre individu n'a été poursuivi pour cet acte, et l'homme dont nous avons demandé la détention pourrait être le premier à faire l'objet de poursuites", avait déclaré un responsable du parquet suédois en janvier dans un communiqué.

L'autorité de poursuites a estimé que cet acte était considéré comme "l'un des meurtres les plus brutaux commis par l'EI pendant la guerre en Syrie" et rappelé que "le pilote (avait) été mis hors d'état de nuire et soumis à un acte extrêmement cruel en violation des lois de la guerre".

M. Krayem, originaire de Malmö, dans le sud de la Suède, avait rejoint l'EI en Syrie en 2014, avant de revenir en Europe.

En juin 2022, il a été condamné à 30 ans de prison - dont deux tiers de sûreté - en France pour complicité des attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts.

L'année suivante, il a été condamné à la prison à perpétuité en Belgique pour sa participation aux attentats du 22 mars 2016 dans le principal aéroport de Bruxelles et le métro, qui avaient fait 32 morts.