Présidée par le juge Richard Lussick, la chambre a conclu que l’ex-chef de l’Etat avait apporté un appui militaire, opérationnel et financier aux rebelles sierraléonais du Front révolutionnaire uni (RUF) sachant bien qu’ils allaient s’en servir pour commettre divers crimes : meurtres, viols, esclavage, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d’enfants de moins de 15 ans, pillages, etc. Prononcé depuis La Haye, aux Pays Bas, le jugement était diffusé en direct sur internet. Une audience sur la sentence aura lieu le 16 mai et la peine sera prononcée le 30 mai. Ouvert le 4 juin 2007, le procès de l’ancien dictateur libérien a pris fin en mars 2011. Au cours du procès, le procureur a appelé 94 témoins et la défense 21, dont Charles Taylor lui-même, qui avait déposé sous serment pendant sept mois. Emis en mars 2003, l’acte d’accusation était resté secret jusqu’à ce que Charles Taylor, menacé par les progrès des forces rebelles libériennes, accepte de quitter le pouvoir, en août 2033, dans le cadre de négociations de paix menées sous l'égide de chefs d'Etats africains. Le Nigéria lui avait offert l'asile politique. En dépit des assurances du président Olusegun Obasanjo, Charles Taylor avait cependant été arrêté au Nigéria, à la frontière avec le Cameroun, fin mars 2006. A la demande de la présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, qui craignait que le procès ne déstabilise la région, Charles Taylor a été jugé à La Haye. Les Pays-Bas avaient accepté d’accueillir le Tribunal spécial sur leur sol à la condition que Charles Taylor purge sa peine dans un pays tiers s’il était condamné. Le Royaume-Uni s’est porté candidat. ER/JC