Jugé à La Haye, Hashim Thaci autorisé à rentrer au Kosovo auprès de son père malade

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L'ancien président du Kosovo, Hashim Thaci, actuellement détenu et jugé pour crimes de guerre à La Haye, a été autorisé à rendre visite à son père malade au Kosovo, a indiqué jeudi le tribunal spécial.

M. Thaci est jugé pour des crimes de guerre présumés commis alors qu'il était le commandant de l'Armée de libération du Kosovo (UCK), guérilla combattant pour l'indépendance de la Serbie durant la guerre de 1998-1999.

"Les juges compétents" ont pris cette décision à l'égard de Hashim Thaci "pour des raisons humanitaires impérieuses", a dit Michael Doyle, porte-parole des Chambres spéciales du Kosovo (CSK).

"Pendant cette visite, l'accusé reste en détention et sous la garde des CSK", a-t-il ajouté.

Les télévisions locales ont diffusé des images montrant M. Thaci quittant un hôpital de la capitale Pristina jeudi, escorté par un important dispositif de sécurité. Des dizaines de personnes rassemblées devant l'hôpital, ont scandé son nom pendant sa visite.

Le père de M. Thaci a plus de 90 ans.

L'ancien président a joué un rôle de premier plan dans la guerre du Kosovo qui a fait quelque 13.000 morts. Le conflit pris fin avec le retrait des forces serbes après une campagne de bombardements aériens de l'Otan au printemps 1999.

M. Thaci, qui plaide non coupable, est détenu depuis qu'il a démissionné de la présidence fin 2020 pour répondre à des accusations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Il a été le premier chef du gouvernement après la déclaration d'indépendance du Kosovo en 2008.

Les CSK ont été créées en 2015, à la suite d'un rapport du Conseil de l'Europe de 2010 ayant établi un lien entre M. Thaci et le crime organisé pendant et après la guerre.

Les tensions internationales restent vives au sujet du Kosovo, dont l'indépendance a été reconnue par de nombreux pays occidentaux, mais pas par la Serbie, la Russie, la Chine et cinq pays membres de l'Union européenne.