Le Venezuela dénonce l'expulsion par les États-Unis de migrants vers une prison salvadorienne

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La détention dans une prison de haute sécurité au Salvador de migrants vénézuéliens interpellés aux États-Unis est un "crime de lèse-humanité", a déclaré lundi le président du Parlement vénézuélien Jorge Rodriguez, également chef négociateur de Caracas avec Washington.

"Ce qui est commis contre les Vénézuéliens séquestrés au Salvador et contre les migrants vénézuéliens aux États-Unis est un crime de lèse-humanité et nous allons le dénoncer dans toutes les instances" internationales, a déclaré M. Rodriguez lors d'une conférence de presse télévisée.

Jorge Rodriguez a annoncé la tenue mardi d'une "grande marche" pour "dénoncer, pousser un cri et souligner que nos migrants ne sont pas seuls".

"Nous ne nous reposerons pas tant que nous n'aurons pas sauvé ceux qui ont été enlevés au Salvador", a-t-il indiqué.

"Nous appelons tous les Vénézuéliens à revenir au Venezuela. Ici, nous mettrons en place tous les mécanismes nécessaires pour qu'ils puissent être réintégrés dans l'économie florissante du Venezuela", a aussi dit M. Rodriguez, alors que quelque 7 millions de Vénézuéliens ont fui la grave crise économique et politique que traverse le pays depuis 2014.

Le président du Parlement veut aussi "proposer que le gouvernement du président Nicolas Maduro demande qu'aucun Vénézuélien ne se rende aux États-Unis d'Amérique, qui n'est pas un pays sûr".

- "Camp de concentration" -

La vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez a elle estimé qu'une "sorte de camp de concentration nazi a été créé pour maltraiter les migrants" au Salvador.

Le ministre de l'Intérieur et de la Justice a lui utilisé la même image. "C'est un camp de concentration copié sur le gouvernement nazi", a-t-il dit en affirmant que les migrants "n'ont rien à voir avec le Tren de Aragua".

Le président américain Donald Trump a invoqué une loi de temps de guerre datant du XVIIIe siècle pour expulser plus de 200 membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua vers le Salvador, dont l'incarcération dans une prison de haute sécurité a été annoncée dimanche par le président Nayib Bukele.

La Maison Blanche a assuré dimanche que les trois avions transportant les présumés membres du gang, classé "organisation terroriste" par Washington, avaient déjà décollé quand la décision de justice a été rendue.

Le président salvadorien a annoncé l'arrivée dans son pays d'un "premier groupe de 238 membres de l'organisation criminelle vénézuélienne Tren de Aragua" et de leur transfert au Centre de détention pour terroristes (Cecot), prison de haute sécurité inaugurée fin janvier 2023 dans le cadre de sa "guerre" contre les groupes criminels.