Bangladesh: le gouvernement provisoire n'entend pas interdire le parti de l'ex-Première ministre

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Le gouvernement provisoire du Bangladesh a assuré qu'il n'avait pas l'intention d'interdire le parti de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina, malgré les requêtes des étudiants à l'origine des manifestations qui ont causé sa chute l'été dernier.

La Ligue Awami est accusée de nombreuses violations des droits humains pendant le règne de sa cheffe (2009-2024), dont la répression meurtrière des émeutes qui l'ont contrainte à l'exil en Inde.

Les responsables étudiants ont depuis exigé à plusieurs reprises la mise hors-la-loi du mouvement.

Mais le chef du gouvernement provisoire qui a pris sa succession, le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, s'y est toujours refusé.

"Le professeur Yunus a déclaré que le gouvernement provisoire n'avait pas l'intention d'interdire le parti", a-t-il répété dans une déclaration publiée jeudi soir.

"Toutefois, les individus qui le dirigent et qui sont poursuivis pour des crimes, dont des meurtres ou des crimes contre l'humanité, seront jugés devant des tribunaux", a-t-il ajouté.

Des juges de la capitale Dacca ont émis plusieurs mandats d'arrêt contre Sheikh Hasina et ses alliés.

Dans un rapport publié le mois dernier, le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a accusé le régime bangladais déchu de possibles crimes contre l'humanité lors de la répression de la "révolution" de l'été 2024.

Plusieurs personnalités ont exigé l'interdiction du parti de Mme Hasina dans la perspective des élections prévues d'ici au début 2026.

"La Ligue Awami doit être interdite", a ainsi écrit Hasnat Abdullah, une des figures du mouvement étudiant, sur sa page Facebook. Son maintien "conduirait le Bangladesh à la guerre civile", a renchéri un autre, Nasir Uddin Patwary.

Le chef du principal parti islamiste Jamaat, Shafiqul Rahman, a lui assuré vendredi que les Bangladais n'accepteraient pas la "réhabilitation" du parti.