Le chef du gouvernement provisoire du Bangladesh Muhammad Yunus s'est envolé mercredi pour Pékin dans l'espoir de renforcer les relations de son pays avec la Chine après des mois de tensions avec l'Inde.
"Muhammad Yunus a choisi la Chine pour sa première visite d'Etat et le Bangladesh envoie ainsi un message", a déclaré à la presse Mohammad Jashim Uddin, un haut responsable du ministère des Affaires étrangères du Bangladesh.
Le prix Nobel de la paix, au pouvoir depuis août dernier, doit rencontrer vendredi le président chinois Xi Jinping avant de repartir samedi.
Des accords d'aide technique et économique, de coopération culturelle et sportive et de collaboration entre les médias devraient être signés.
"Nous attendons des annonces dans des domaines essentiels, tels que l'économie, l'investissement et les zones économiques", a indiqué M. Uddin.
Les négociations devraient également porter sur l'immense population de Rohingyas réfugiés au Bangladesh, dont la plupart sont arrivés après avoir fui la répression militaire de 2017 en Birmanie voisine.
La Chine joue un rôle de médiateur entre les deux pays dans ce dossier.
"Le rapatriement des Rohingyas sera un sujet de discussion car nous savons tous que la Chine a déjà tenté de négocier un accord", a précisé M. Uddin.
Le chef du gouvernement provisoire du Bangladesh doit rencontrer des chefs d'entreprises chinois pour parler investissements et recevoir un doctorat honorifique de l'université de Pékin.
Les relations entre le Bangladesh et l'Inde sont tendues depuis la chute l'été dernier de la Première ministre Sheikh Hasina qui a fui dans le pays voisin.
Le gouvernement indien reste sourd aux demandes d'extradition du Bangladesh, qui veut la juger pour crimes contre l'Humanité.
Le mois dernier, Pékin a annoncé que des hôpitaux chinois étaient prêts à accueillir des patients bangladais.
Jusqu'à l'été dernier, ils se rendaient en Inde pour se faire soigner mais peinent désormais à obtenir des visas.
Le responsable du ministère des Affaires étrangères a indiqué que les discussions à Pékin porteraient sur la création d'un "hôpital de l'amitié" chinois au Bangladesh.
M. Yunus a demandé à rencontrer le Premier ministre nationaliste indien Narendra Modi afin de renouer les relations. Tous deux doivent participer en avril à Bangkok à un même sommet régional.
Le gouvernement du Bangladesh n'a pas encore reçu de réponse et le ministre indien des Affaires étrangères, S. Jaishankar, a indiqué que cette requête est "à l'étude".
