L'appel a été lancé mercredi à l'occasion d'une visite de députés zambiens à Kigali. Ces parlementaires doivent, au cours de leur séjour, discuter avec différentes autorités rwandaises du rapartiement des réfugiés rwandais en Zambie, estimés par Kigali à environ 6.000 personnes.
« En dépit des visites que j'ai effectuées en Zambie et, d'une manière générale, en Afrique australe, rien n'a été fait », a indiqué à l'agence Hirondelle, le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga. « La Zambie héberge six fugitifs inculpés » (par la justice rwandaise), a précisé Ngoga qui s'est gardé de divulguer leur identité.
La Zambie a pourtant été le premier pays à remettre un accusé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), en l'occurrence l'ancien maire Jean-Paul Akayesu. Condamné à la prison à vie, l'ancien responsable administratif est actuellement détenu au Mali. « Nous leur sommes reconnaissants pour l'arrestation d'Akayesu, mais cela ne suffit pas », a déclaré le procureur général du Rwanda. Pour lui, la Zambie est libre de juger ces suspects elle-même ou de les renvoyer au Rwanda. « Ils peuvent venir ici mener leurs propres enquêtes s'ils le veulent. Les portes sont ouvertes », a assuré Ngoga.
La veille, la ministre des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo avait déclaré sur les ondes de Radio Rwanda, que les pays d’Afrique Australe semblaient ne pas accorder toute leur importance aux dossiers relatifs au génocide des Tutsis.
ER/GF