Une nouvelle plainte pour complot a été déposée au Bangladesh contre l'ancienne Première ministre Sheikh Hasina et plusieurs dizaines de personnes, a indiqué à l'AFP la police, qui la soupçonne d'avoir conspiré lors d'une réunion avec des membres de son parti.
L'ancienne cheffe du gouvernement, surnommée la "bégum de fer", est tombée l'été dernier après plusieurs semaines d'émeutes violemment réprimées qui l'ont contrainte à l'exil en Inde.
Mme Hasina, qui était au pouvoir depuis 2009, et des responsables de son parti, la Ligue Awami, sont déjà poursuivis en justice pour leur rôle dans la violente répression des manifestations.
Cette nouvelle plainte vise une réunion en visio à laquelle ont assisté en décembre près de 600 membres de la Ligue Awami.
Selon la police, elle visait à "déclencher une guerre civile au Bangladesh" dans le but de rétablir l'ancienne cheffe du gouvernement.
"Beaucoup d'entre eux, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, ont juré de continuer leur combat jusqu'à leur dernier souffle", soulignent des documents.
Le porte-parole de la police, Jasim Uddin Khan, a précisé à l'AFP que des plaintes ont été déposées contre Mme Hasina et 72 autres personnes, un nombre susceptible d'augmenter au fil de l'enquête.
"Le nombre de participants à cette réunion virtuelle était de 577. Nous examinons leur rôle et si leur complicité dans la conspiration est avérée, ils seront inculpés", a-t-il déclaré.
Dans un rapport publié le mois dernier, l'ONU suspecte l'ex-régime d'avoir commis des crimes contre l'humanité lors de la répression du mouvement de protestation de l'été 2024, au cours duquel jusqu'à 1.400 personnes auraient été tuées.
Le Bangladesh est depuis août dirigé par le lauréat du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, 84 ans, qui a la lourde tâche de conduire le pays vers des réformes démocratiques en vue d'élections mi-2026.
