La défense fait valoir que les problèmes de santé de Laurent Gbagbo découlent de mauvais traitements endurés pendant sa détention en Côte d’Ivoire entre le 11 avril et le 30 novembre 2011. Elle s’appuie sur une expertise médicale couverte par le secret médical, datant du mois de mars, selon laquelle l’ex-chef d’Etat aurait subi des abus s’apparentant à de la torture.
Maître Emmanuel Altit, avocat principal de Laurent Gbagbo, affirme que ces problèmes de santé, ajoutés à des moyens limités pour la défense, nécessitent un report des audiences. Faute d’avoir bouclé son enquête sur les biens dont dispose le suspect, le Greffe avait accordé une aide judiciaire à Laurent Gbagbo, en décembre 2011, lui permettant d’être défendu par un avocat et deux assistants. L’équipe de défense dispose aussi de deux autres avocates, dont l’une interviendrait pro bono, selon maître Altit.
« Dès les premiers jours de l’affaire, la défense a peiné à obtenir les moyens nécessaires », regrette l’avocat parisien, qui rappelle que le seul dossier du procureur constitue 9060 pages et 409 vidéos. Il estime en outre que le cas est particulièrement complexe puisqu’il nécessite « d'analyser un processus de onze ans ayant conduit, après plusieurs tentatives de coup d'Etat, à la prise du pouvoir en Côte d'Ivoire et à la mainmise sur des ressources considérables par des rebelles soutenus par des grands intérêts financiers et de grandes puissances. » La défense précise que Laurent Gbagbo souhaite bien se présenter devant les juges.
La défense suggère aux juges de fixer une nouvelle date lorsqu’ils se seront prononcés sur deux requêtes pendantes, dont une requête en incompétence de la Cour. La seconde requête est confidentielle. Lors de la première comparution de Laurent Gbagbo devant les juges de la Cour, le 5 décembre 2011, la défense avait annoncé son intention de demander la mise en libération provisoire du suspect.
Les partisans de Laurent Gbagbo ont déjà prévu de venir manifester devant la CPI le 18 juin prochain.
SM/GF