Philippines: des soutiens de Duterte manifestent pour ses 80 ans et réclament sa libération

Des milliers de soutiens de l'ancien président philippin Rodrigo Duterte, détenu à La Haye où la Cour pénale internationale (CPI) le poursuit pour crimes contre l'humanité, se sont rassemblés vendredi à travers les Philippines pour célébrer ses 80 ans et réclamer sa libération.

À Davao, fief historique de la famille Duterte dans le sud, une foule importante a tenu une veillée aux chandelles. Quelque 200 rassemblements ont eu lieu à travers le pays en soutien à l'ex-chef d'Etat, incriminé pour les exécutions commises au nom de la lutte contre le trafic de drogue.

À Manille, la police a bloqué un cortège d'au moins 100 motards qui s'approchait du palais présidentiel, klaxonnant et brandissant des pancartes "Ramenez-le à la maison".

"Presque tous les Philippins l'aiment et sont très tristes pour lui maintenant", a déclaré à l'AFP Darbie Bula, un partisan de 44 ans.

Une porte-parole de la présidence, Claire Castro, a déclaré que les manifestants avaient le droit de se rassembler, mais a mis en garde contre des actes qui "sèment la peur (ou) favorisent la haine envers le gouvernement, frôlant la ligne de l'incitation à la sédition".

Elle a précisé aux journalistes que les responsables philippins souhaitaient à M. Duterte "bonne santé, bonne fortune" - ajoutant qu'"il en a besoin".

- "Pique-nique d'anniversaire" -

A La Haye, devant le centre de détention de la CPI, environ 500 personnes ont également participé à un "pique-nique d'anniversaire", avec ballons, musique et drapeaux philippins. "Puisqu'il est ici, nous sommes venus fêter ça avec lui", a expliqué l'organisateur Aldwin Villarta.

Sa fille aînée Sara Duterte, vice-présidente en titre des Philippines mais en conflit avec le président actuel Ferdinand Marcos et visée par une procédure de destitution, s'est adressée à environ 500 partisans devant le centre de détention de La Haye.

Elle a ensuite déclaré à l'AFP que son père avait le "moral", bien qu'il souffre des "problèmes physiques d'un homme de 80 ans" comme des maux de tête. "Il ne se plaignait pas de son état physique. C'est juste qu'il lui manque la nourriture philippine", a-t-elle dit.

Selon elle, son père ne croit pas avoir à répondre à une quelconque accusation auprès de la CPI, estimant avoir été "amené ici illégalement". "C'est ce que nous appelons une extradition extraordinaire en droit", a-t-elle précisé.

Rodrigo Duterte a été arrêté le 11 mars et transféré rapidement à La Haye. Il est poursuivi par la CPI pour sa "guerre à la drogue" au cours de laquelle plus de 6.000 personnes ont été tuées, majoritairement issues des milieux pauvres, ont été tuées sans preuve de liens avec le trafic.

Les procureurs de la CPI estiment de leur côté que le nombre de morts se situe entre 12.000 et 30.000 et qu'il y a eu une "attaque généralisée et systématique contre la population civile".

Rodrigo Duterte est autorisé à recevoir deux visites par jour, un avocat et un membre de la famille, selon sa fille elle-même présente aux Pays-Bas pour épauler son père. Il doit comparaître de nouveau devant le tribunal le 23 septembre.

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