Par ce témoignage qui a ouvert l’audience sur la sentence, Lubanga cherche à s’attirer la clémence des juges, pour éviter une peine trop lourde.
Le 14 mars, l’ex-président de l’Union des patriotes congolais (UPC) a été reconnu coupable d’avoir, entre le 1er septembre 2002 et le 13 août 2003, enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans ses troupes et de les avoir fait participer activement aux combats.
Les juges ont estimé que Thomas Lubanga avait participé à un plan destiné à s’emparer militairement et politiquement de l’Ituri, un district de l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Prénommée Sifa, le témoin est une jeune femme congolaise qui travaillait au domicile de Lubanga, « la présidence », selon ses propres termes. Elle était chargée, comme elle l’a dit, de recevoir les visiteurs qui venaient voir le chef de l’UPC pour une raison ou une autre.
« Le président » Lubanga recevait tout le monde sans discrimination, en particulier les notables de toutes les communautés tribales de l’Ituri, a raconté la dame, soutenant que le souci principal de son chef était « la paix, la pacification ».
Le témoin a par ailleurs présenté son patron comme un homme de bien qui ouvrait les portes de « sa présidence » aux personnes sans défense.
Elle affirmé que l’ancien chef de milice, qui appartient à la tribu hema, avait longtemps hébergé et nourri neuf orphelins et une femme Lendu qui était arrivés chez lui pour fuir les exactions des milices.
« Ils sont restés avec nous jusqu’au jour où nous avons été attaqués (…) Ces enfants n’ont jamais été soumis à des travaux militaires », a souligné Sifa.
Le second témoin de circonstances atténuantes, un ancien membre de la « garde présidentielle », qui devait être entendu en vidéo-conférence depuis la République démocratique du Congo, a été remercié à peine après avoir commencé sa déposition.
La chambre a reproché à Maître Marc Desalliers de vouloir, à travers le témoin, remettre en cause le verdict de culpabilité du 14 mars.
Le juge président a expliqué que ce genre de témoignage ne visait qu’à aider la chambre dans la détermination de la peine, et qu’il était interdit, à ce stade, de revenir aux conclusions du 14 mars.
En veste et cravate, le jeune Augustin Mbogo,qui venait à peine de décliner son identité, depuis son pays, a été alors prié de retourner à ses occupations habituelles.
La parole devait être donnée, à la reprise en début d’après-midi, à Luis Moreno Ocampo, pour sa dernière prestation devant cette cour internationale dont il est le premier procureur.
Fatou Bensouda, la nouvelle procureure, entrera en fonction vendredi.
ER/GF