Ces corps avaient été sommairement ensevelis dans l’enceinte du couvent de Frères Joséphistes où s’étaient réfugiés plusieurs centaines de Tutsis.
Nombre d’entre eux y furent massacrés le 6 juin 1994.
Parmi les personnes tuées, figurent quatre religieux de la congrégation, ainsi que des musulmans et des chrétiens de confessions différentes, selon les témoignages entendus lors de l’exhumation.
Mais toute la lumière n’a pas encore été faite sur les auteurs et les circonstances de ces tueries. « Les gens ici se taisent, et pas grand-chose n’a pu filtrer même durant les procès gacaca », a confié à l’agence Hirondelle, Noël Bunani, un rescapé du génocide. Chargées de juger la presque totalité des auteurs présumé du génocide des Tutsis, les gacacas (prononcées gatchatcha) seront officiellement closes lundi lors d’une cérémonie au parlement.
Un des membres du couvent Azarias Rwakayigamba, a été un temps poursuivi pour ce massacre ayant d’être acquitté. Le religieux a une nouvelle fois été mis en cause lors des travaux d’exhumation. Plusieurs autres religieux et religieuses catholiques ont été accusés de participation au génocide à travers le pays, dont certains ont été blanchis et d’autres condamnés.
Le plus haut responsable de l’église catholique à avoir comparu pour génocide, l’évêque Augustin Misago, est décédé en mars dernier, après son acquittement en juin 2000.
Les témoignages entendus depuis mercredi ont également montré du doigt le général Gratien Kabiligi acquitté par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et le préfet de Kigali à l’époque, le colonel Tharcisse Renzaho condamné à la perpétuité par le tribunal d’Arusha.
Les restes de ces corps seront inhumés en dignité au mémorial de Kigali où reposent près de 260.000 victimes du génocide.
SRE- ER/GF