Selon Redress and Survivors Fond (SURF), «beaucoup de survivants craignent qu’avec la clôture le 19 juin, leur droit à la réparation soit ignoré ».
La loi sur les gacacas ne prévoyait pas de réparation des dommages moraux et physiques. Les condamnés pour pillages et destruction de biens devaient restituer ou payer la contre-valeur, mais là encore, le recouvrement pose problème : certains condamnés sont indigents tandis que d’autres s’arrangent pour dissimuler leurs biens.
« Les conséquences de la clôture sur le droit des survivants à la réparation ne sont pas encore claires », écrivent, dans un communiqué conjoint, les deux organisations basées à Londres.
« Beaucoup de survivants pensent que justice n’a pas été rendue puisque le processus (gacaca) n’a pas inclus de réparation adéquate », estiment-elles.
« Bien qu’il soit impossible de trouver une pleine compensation pour des crimes comme le génocide, allouer des réparations financières pourrait aider à restaurer la dignité des survivants, en reconnaissant ainsi les souffrances qu’ils ont endurées », estime Albert Gasake de SURF, cité dans le communiqué.
Les deux ONGs recommandent au gouvernement rwandais la mise en place d’une « commission sur les réparations, maintenant que les gacacas sont en train de fermer ».
La commission « pourrait consulter étroitement les survivants et les organisations de survivants pour identifier leurs besoins et déterminer les mesures de réparation appropriées », suggèrent les signataires. Elle pourrait également s’inspirer de l’expérience d’autres pays comme l’Afrique du Sud et la Sierra Leone, selon SURF et Redress.
La cérémonie de clôture officielle des gacacas aura lieu lundi au siège du Parlement, à Kigali, sous la direction du président Paul Kagame.
Depuis le début des procès en 2005, les tribunaux gacaca ont organisé un total 1.951.388 procès.
SRE-ER/GF