Originaire de la préfecture de Gisenyi, dans le nord du Rwanda, l’officier était en service, en 1994, au camp de l’Ecole des sous-officiers (ESO) à Butare (sud) où il était chargé des renseignements et des opérations et où il a commis ces crimes.
« Pour nous c’est une bonne action de justice, et c’est encore un défi lancé à l’impunité », a déclaré Alain Mukurarinda, porte-parole du parquet général rwandais. « Nous estimons que le procès Nizeyimana a été juste et équitable, le jugement l’est davantage. Quand justice est rendue, tant pour la victime que pour l’accusé, nous en sommes très satisfaits », a-t-il ajouté.
« C’est ce que méritait Nizeyimana », a renchéri Jean Pierre Dusingizemungu, le président d’Ibuka, la principale organisation de survivants. « S’il y a quelqu’un dont nous attendions impatiemment le jugement, c’est bien lui, l’homme omniprésent dans tous les lieux de massacres à Butare ; son nom est toujours apparu dans tous les dossiers gacaca de la région », a expliqué l’universitaire joint au téléphone à Butare.
Jean de Dieu Mucyo, Secrétaire exécutif de la commission nationale de lutte contre le génocide (CNLG), est un rescapé originaire de Butare. Pour lui, la perpétuité infligée à Nizeyimana est « un soulagement pour tout rescapé de la région ». « C’est également un hommage à tous ceux qui aiment la vérité, un hommage au TPIR qui, manifestement et contrairement à certains dossiers antérieurs, a bien conduit ses enquêtes, bien instruit ce dossier et rendu une justice équitable », a-t-il indiqué.
Le capitaine a été notamment condamné pour le meurtre de Rosalie Gicanda, veuve de l’avant-dernier roi du Rwanda, Charles- Léon-Pierre III Rudahingwa. Parente de l’actuel président Paul Kagame, Rosalie Gicanda, une personnalité hautement symbolique pour les Rwandais d’ethnie tutsie, fut tuée le 21 avril 1994 avec d’autres membres de sa famille.
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