«C’est un signal fort que la CPI envoie en soutien à la lutte contre l’impunité. Nous nous félicitons du fait qu’il ne s’en est pas sorti gratuitement d’avoir tant fait souffrir les populations de l’Ituri », a déclaré le porte-parole Lambert Mende, cité par la radio.
Le 14 mars dernier, Lubanga, 51 ans, avait été jugé coupable de crimes de guerre commis en Ituri, dans le nord-est de la RDC. Selon la chambre, il a enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans sa milice et les a fait participer à des combats, en 2002 et 2003.
Lambert Mende a néanmoins regretté que l’ancien chef milicien n’ait pas été jugé pour tous les crimes commis en Ituri sous son commandement.
«Nous aurions souhaité bien sûr qu’il soit jugé pour l’ensemble des crimes qui ont été commis sous son commandement. On l’a jugé uniquement pour le recrutement d’enfants soldats. Qu’à cela ne tienne, nous n’allons pas juger le juge», a ajouté le porte-parole du gouvernement.
Pour sa part, le parti politique de Thomas Lubanga, l’Union des patriotes congolais (UPC) n’a pas hésité à parler de « victoire sur l’ancien procureur » argentin Luis Moreno Ocampo qui avait requis 30 d’emprisonnement.
« Les juges ont pratiquement divisé par deux, parce qu’ils n’ont pas voulu basculer dans le sentiment du procureur », a commenté le président intérimaire de l’UPC, John Tinanzabo. « Nous voulons disculper totalement Thomas Lubanga. Nous sommes réconfortés dans notre démarche d’aller en appel et de demander tout simplement qu’il soit acquitté », a-t-il ajouté.
Pour sa part, la société civile de Bunia, capitale de l’Ituri, a rappelé que des crimes de masse continuent d’être perpétrés dans l’est de la RDC, notamment dans les deux Kivu.
« Aujourd’hui c’est vrai que les uns peuvent acclamer (la condamnation de Thomas Lubanga) mais au Nord-Kivu, il y a beaucoup de mouvements rebelles (…) Ce ne sont pas des gens du couvent. Et quand ils font la guerre, il y a des crimes de guerre qui se commettent », a déclaré le président de la société civile de Bunia, Jean Bosco Lalo.
Una allusion faite notamment au général dissident Jean-Bosco Ntaganda, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI.
ER/GF