Il a assuré que les Etats-Unis maintiendraient leur programme "Rewards for Justice", récompensant financièrement toute personne donnant des indices menant à l'arrestation de l'un des fugitifs. Rapp a également annoncé que son pays envisageait d’étendre ce programme aux personnes recherchées par la Cour pénale internationale (CPI).
Parmi ces inculpés en fuite, figurent l'homme d’affaires Félicien Kabuga présenté par le procureur du TPIR comme le principal financier du génocide, l’ex-ministre de la Défense Augustin Bizimana et le major Protais Mpiranya qui commandait la garde du président Juvénal Habyarimana, dont l’assassinat, le 6 avril 1994, avait déclenché le génocide.
« Le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique reste hautement engagé à faire déférer ces trois individus devant la justice », a déclaré M. Rapp à la presse, après une rencontre avec les responsables du TPIR à son siège, à Arusha, en Tanzanie.
Selon des sources au bureau du procureur du TPIR, Kabuga mènerait des affaires prospères au Kenya, Bizimana se cacherait en République démocratique du Congo (RDC) tandis que Mpiranya bénéficierait de la protection de hauts responsables zimbabwéens.
S’ils sont arrêtés, les trois hommes seront traduits devant le Mécanisme résiduel pour les Tribunaux pénaux internationaux, une nouvelle institution qui a démarré ses travaux début juillet et qui doit progressivement remplacer le TPIR.
Pour ce qui est des six autres fugitifs, le TPIR a entrepris de transférer leurs affaires vers les tribunaux rwandais.
« Il est extrêmement important que ces individus soient arrêtés et transférés à Kigali pour jugement », a martelé le diplomate américain, ancien chef des poursuites au TPIR et ancien procureur du Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL).
Parlant de la situation en République démocratique du Congo (RDC), il a appelé à l’arrestation des généraux Bosco Ntaganda et Sylvestre Mudacumura recherchés par la CPI pour crimes commis dans l’est de ce pays.
Il a enfin mis en garde contre tout soutien aux rebelles congolais du M23 actuellement en guerre contre l’armée régulière congolaise.
« Si une aide est apportée à des groupes armés et que ces groupes commettent des actes de violence, qu’ils attaquent des villes et soumettent des populations au meurtre, à la destruction et au viol, ceux qui les arment et les soutiennent peuvent en rendre compte et c’est un important principe », déclaré M. Rapp.
« Les Etats-Unis ont plusieurs fois fait part au gouvernement rwandais de leur profonde préoccupation face au soutien du Rwanda au groupe rebelle congolais dénommé M23. Mon souci immédiat est le cessation de la violence dans l’est de la RDC », a ajouté M.Rapp, en tournée dans la région.
ER/GF