Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy a dénoncé des actes assimilables à un "nettoyage ethnique" qui pourraient constituer des "crimes contre l'humanité" dans la ville d'El-Facher, dans l'ouest du Soudan, pays en guerre depuis plus de deux ans.
"Le droit de la guerre ne souffre aucune exception" a-t-il déclaré dans un message posté vendredi sur X, alors que les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui s'opposent à l'armée régulière assiègent depuis près d'un an la ville d'El-Facher au Darfour, sur laquelle ils ont récemment lancé une offensive meurtrière.
"Les violences rapportées dans et autour de la ville d'El-Facher sont épouvantables", a ajouté David Lammy dans un communiqué.
"Certaines violences au Darfour ont les caractéristiques d'un nettoyage ethnique et pourraient s'apparenter à des crimes contre l'humanité", a-t-il poursuivi, rappelant que le Royaume-Uni avait accueilli la semaine dernière une conférence internationale sur le Soudan.
"Les deux parties doivent de toute urgence désamorcer la situation au Darfour et mettre en oeuvre la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui appelle les FSR à mettre fin à leur siège d'El-Facher et à arrêter immédiatement les combats", a-t-il poursuivi.
"Le Royaume-Uni continuera d'utiliser tous les outils à sa disposition pour que ceux qui commettent des atrocités rendent des comptes", a-t-il ajouté.
"Les FSR ont la responsabilité de protéger les civils, et les deux parties doivent garantir une circulation sans entrave de l'aide, des travailleurs humanitaires et des civils", a ajouté David Lammy.
La guerre qui a éclaté au Soudan le 15 avril 2023 oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée de ce pays d'Afrique de l'Est, et son ancien adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, chef des FSR.
Elle a fait des dizaines de milliers de morts et plus de treize millions de déplacés et réfugiés, plongeant le pays de cinquante millions d'habitants dans une crise humanitaire majeure, selon l'ONU.
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