L’est de la RDC est le théâtre, depuis avril dernier, d’un conflit armé opposant les forces régulières au Mouvement du 23 Mars (M-23) composé de dissidents. Accusés de soutenir cette nouvelle organisation, le Rwanda et l’Ouganda nient catégoriquement toute implication dans le conflit.
Poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis sur le territoire centrafricain en 2002 et 2003, le président du Mouvement de libération du Congo (MLC), l’une des principales forces politiques congolaises, présente actuellement sa défense à La Haye.
Dans un appel envoyé depuis sa cellule, l’ancien vice-président « demande au pouvoir de Kinshasa de mettre fin à la guerre dans l’Est du Congo et à l’insécurité qui y règne, de protéger les populations civiles », selon Radio Okapi.
Le prisonnier appelle le régime du président Joseph Kabila à « restaurer l’autorité de l’Etat, éviter la partition du pays et réactiver, sans délai, la démocratie dans tous les secteurs de la vie publique », ajoute la radio.
Il a lancé cet appel lundi 12 novembre, dans un message lu devant la presse congolaise, à Kinshasa, par le secrétaire général du MLC, Thomas Luhaka Losandjola, précise-t-on de même source.
Jean-Pierre Bemba a appelé les Congolais à la réconciliation, à l’unité et à la cohésion nationales, afin, dit-il, de «sauver la patrie en danger».
Ancien vice-président de la RDC en charge de l’économie et des finances, Bemba regrette qu’après 52 ans d’indépendance, le rêve d’un Congo uni, fort, prospère et respecté par les autres nations ne soit toujours pas réalisé.
Jean-Pierre Bemba note, par ailleurs, que le processus de démocratisation a connu des régressions, faisant ainsi allusion aux élections générales de novembre 2011 qui, selon lui, ont davantage semé des divisions tranchées parmi les Congolais.
«Le pays est en danger, le plus urgent et le plus important est de sauver le Congo», a déclaré le patron du MLC.
Suspendu cette semaine, le procès Bemba reprendra lundi prochain avec la suite des témoignages à décharge.
L’accusé, qui clame son innocence, soutient que les troupes du MLC envoyées en Centrafrique en 2002 et 2003 étaient passées sous le commandement de l’armée du président de l’époque, Ange-Félix Patassé. Il nie ainsi toute responsabilité pénale, en tant que supérieur hiérarchique, pour des crimes commis par des hommes du MLC sur ce territoire voisin.
ER/GF