13.11.12 - LIBYE/PROCES - UN PROCES-TEST REPORTE PAR LA JUSTICE LIBYENNE

Arusha, 13 novembre 2012 (FH) – La justice libyenne, qui doit convaincre de sa capacité à garantir des procès équitables aux caciques de l'ancien régime, a ajourné lundi au 10 décembre le procès d'Al-Baghdadi al-Mahmoudidu, dernier premier ministre du colonel Kadhafi, ont rapporté mardi plusieurs médias occidentaux.

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Tripoli souhaite faire juger par ses propres tribunaux Saïf Al-Islam, un fils de Kadhafi, et Abdullah Al-Senoussi, beau-frère du Guide et ancien patron des renseignements. Sous le coup de mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) qui a son siège à La Haye, aux Pays Bas, les deux suspects sont cependant détenus en Libye.

Le procès d’ Al-Baghdadi al-Mahmoudi, ancien et dernier Premier ministre du défunt dictateur constitue donc un test pour la justice libyenne, même si l’homme n’est pas recherché pour l’instant par la CPI.

Accusé d'incitation au viol durant la rébellion de 2011, d'atteinte à la sûreté de l'Etat et de détournements de fonds publics, Al-Baghdadi al-Mahmoudi clame son innocence.

Les débats ont été ajournés peu après le début du procès lundi devant un tribunal de Tripoli. Un porte-parole du procureur général en Libye a expliqué que le report visait à permettre à l'ex-chef de gouvernement de préparer sa défense.

Al-Baghdadi al-Mahmoudi, qui avait fui la Libye en septembre 2011, a été arrêté en Tunisie et renvoyé à Tripoli en juin dernier, malgré les mises en garde d'organisations de défense des droits de l'Homme, selon lesquelles l'ancien Premier ministre risque d'être torturé ou exécuté en Libye.

Plusieurs fois ministre, l'accusé était, jusqu'à la chute du régime, chef du gouvernement libyen, mais aussi président de l'Autorité d'investissement de Libye et directeur du Conseil libyen du pétrole et du gaz.

Cet homme clé est aujourd'hui l'un des rares détenteurs vivants des secrets de l'ancien pouvoir. En mai dernier, il avait d'ailleurs déclenché une polémique en France. A travers son avocat tunisien, il avait affirmé que Mouammar Kadhafi avait financé à hauteur de 50 millions d'euros la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, ce qu'avait alors vivement nié l'ancien président.

Jusqu'à la chute de la ville de Tripoli, Al-Baghdadi al-Mahmoudi est resté aux côtés de son chef. Il avait finalement fui le pays en septembre 2011.

ER/GF