Ngudjolo a été acquitté le 18 décembre dernier, faute de preuve de sa responsabilité pénale pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés lors de l’attaque, en février 2003, d’un village de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC).
Il est sorti de prison trois jours plus tard après le rejet d’une requête du procureur qui demandait qu’il reste au centre de détention de la cour, à La Haye, en attendant l’aboutissement de la procédure d’appel.
« Il est détenu depuis le 21 décembre 2012 dans un centre de demandeurs d’asile », a indiqué à l’agence Hirondelle son avocat congolais, Jean-Pierre Kilenda. Selon le défenseur, l’acquitté a été arrêté par la police néerlandaise à sa sortie de prison, car il n’avait pas de visa de séjour.
Devant les autorités du royaume qui voulaient l’expulser, il a fait valoir « des risques objectifs de persécution » dans son pays, la République démocratique du Congo (RDC), a poursuivi Me Kilenda.
« Il a donc introduit une demande d’asile, actuellement sous examen. Il reçoit des visites de ses avocats dans cette procédure néerlandaise et de nous, ses avocats devant la CPI », a encore indiqué l’homme de loi, joint au téléphone à Paris.
Selon lui, toute la famille de Ngudjolo vit encore en Ituri. A la question de savoir si les membres de cette famille n’étaient pas menacés, l’avocat a répondu : « Je n’en sais rien ».
Le milicien congolais était poursuivi pour le massacre de Bogoro, le 24 février 2003. Les juges ont écarté les déclarations de trois témoins « clés » de l’accusation qui avaient évoqué, sous pseudonyme, la présence de Mathieu Ngudjolo sur les lieux des crimes. « Les propos qu’ils ont tenus s’avéraient par trop contradictoires ou imprécis pour qu’elle [la chambre] puisse prendre appui sur l’ensemble de leurs dépositions », a déclaré le président de la chambre, le juge Bruno Cotte. Au cours du procès, Ngudjolo avait affirmé qu’il ne se trouvait pas à Bogoro, mais qu’il procédait à un accouchement à Kabutso, le jour de l’attaque.
Concernant sa responsabilité présumée de supérieur hiérarchique, les juges ont certes conclu que son rôle dépassait largement celui d’un simple infirmier. Ils ont cependant estimé que les preuves de sa responsabilité pénale étaient absentes du dossier.
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