Sous le coup de deux mandats d’arrêt de la CPI, Bosco Ntaganda se trouve depuis lundi à l’ambassade américaine à Kigali, où il est arrivé en provenance de l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Selon la représentation américaine, le fugitif a demandé à être transféré à la CPI, à son siège à La Haye, aux Pays-Bas.
« Nous allons travailler pour faire en sorte que ce dont l’ambassade des Etats-Unis a besoin concernant le cas de Bosco Ntaganda soit fait le plus vite possible », a promis Kagame, selon un communiqué officiel rwandais. Il a donné cette assurance lors d’un entretien mercredi à New York avec le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
Selon le communiqué rwandais, le secrétaire général a remercié le Rwanda pour cette coopération, en soulignant que la remise de Ntaganda à la CPI est « importante dans le cadre de la lutte contre l’impunité».
Pour sa part, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a estimé lors d’une conférence de presse mercredi que le transfert du général Ntaganda devait se faire « dans les deux jours ».
Plus tôt dans la journée, les Etats-Unis avaient annoncé que des envoyés de la CPI étaient en route pour le Rwanda afin d’y récupérer le chef rebelle congolais. « Des responsables de la CPI sont, à l'heure où nous parlons, en route vers Kigali », avait déclaré à la presse, par téléconférence depuis Washington, Johnnie Carson, le responsable de l'Afrique au Département d'Etat. « Le calendrier est fluctuant mais il est clair qu'il faut agir rapidement » et « les prochaines 48 heures seront cruciales », avait poursuivi M. Carson. Le diplomate a répété que Bosco Ntaganda s'était « présenté de lui-même » à l'ambassade, mais n'a pu expliquer pourquoi il avait choisi la représentation américaine pour se livrer. M. Ntaganda, surnommé « Terminator », est notamment accusé par la CPI de divers crimes de guerre et contre l'humanité, commis entre septembre 2002 et septembre 2003 dans l'Ituri (Nord-Est de la RDC), où il dirigeait une milice. Des organisations humanitaires et des droits de l’homme l'accusent en outre d'être responsable de crimes similaires dans la province orientale du Nord-Kivu.
La CPI recherche par ailleurs le général Sylvestre Mudacumura, commandant en chef des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), une milice hutue rwandaise dont certains éléments ont trempé dans le génocide des Tutsis de 1994 dans leur pays. Plusieurs rapports de l’ONU et d’organisations internationales des droits de l’homme accusent les FDLR de commettre divers crimes contre la population civile dans l’Est de la RDCongo où elles sont basées depuis plusieurs années.
ER