La magistrate gambienne présentait un rapport au Conseil de sécurité qui a déféré à la CPI la situation en Libye le 26 février 2011, soit une dizaine de jours après le début de l’insurrection armée contre le régime autocratique du colonel Mouammar Kadhafi.
« Le Bureau du procureur reste préoccupé par les allégations de crimes commis par les rebelles, y compris l'expulsion de résidents de Tawergha qui n'ont pas été en mesure de rentrer dans leurs foyers, la persécution présumée de groupes ethniques suspectés d'affiliation au régime Kadhafi », a déclaré Fatou Bensouda, dans son discours en anglais. La procureure a mentionné « des incidents spécifiques, comme l'exécution présumée de 50 personnes à l'Hôtel Mahari, à Syrte, en octobre 2011, et des accusations de détention arbitraire, d'actes de torture, de meurtres et déprédations lors d'opérations du gouvernement libyen et de milices à Bani Walid, en septembre 2012 ».
La CPI a émis des mandats d’arrêt contre Saif Al-Islam Kadhafi, le fils de l’ancien dictateur, et Abdullah Al-Senussi, beau-frère du colonel Kadhafi, mais Tripoli a fait valoir son droit de juger les deux hommes. Le gouvernement libyen doit convaincre les juges de la CPI qu’il a les moyens et la volonté de mener ces affaires conformément aux standards internationaux.
« En assurant des procédures judiciaires équitables, justes et transparentes pour tous les auteurs présumés, tout en continuant à respecter le processus judiciaire de la CPI, la Libye peut donner un exemple durable pour les autres États », a ajouté Bensouda.
ER