« La CPI reconnaît et respecte le rôle important de l'Union africaine en tant que principale organisation régionale du continent », indique la Cour dans un communiqué reçu jeudi à l’Agence Hirondelle. « En tant qu’institution judiciaire internationale impartiale, la CPI, y compris son Bureau du Procureur indépendant, s'efforce de maintenir de bonnes relations de travail avec toutes les institutions internationales et régionales, y compris l'Union africaine », déclare la Cour. Trente-quatre pays africains sont parties au Statut de Rome, fondateur de la CPI. Le texte rappelle que « la majorité des enquêtes actuelles de la Cour ont été ouvertes suite à des renvois ou des demandes des États africains en question ».Lundi, au terme d’un sommet à Addis-Abeba, en Ethiopie, les chefs d’Etat africains avaient demandé la clôture des poursuites engagées par la CPI contre le président et le vice-président du Kenya, Uhuru Kenyetta et William Ruto. Les deux hommes ont été élus dès le premier tour début mars en dépit des accusations de crimes contre l’humanité portées contre eux par la procureure de la CPI, Fatou Bensouda. Ils sont accusés d’avoir joué un rôle important dans les violences meurtrières qui avaient suivi les élections générales de fin 2007 dans leur pays. S’exprimant à la fin du sommet d’Addis-Abeba, le premier ministre éthiopien et président en exercice de l’Union africaine, Hailemariam Desalegn, avait accusé lundi cette cour basée à La Haye de mener « une sorte de chasse raciale » visant les dirigeants africains.« La CPI opère strictement dans le cadre du mandat et du cadre juridique créés par le Statut de Rome et ne peut pas prendre en compte des facteurs politiques », réagit la Cour. Le texte rappelle que « lors de toutes les procédures devant la CPI, les suspects ainsi que les États concernés ont la possibilité de soulever ces questions en conformité avec le Statut de Rome et le Règlement de procédure et de preuve ». Un Etat peut demander, par voie de requête formelle, de juger une personne mise en accusation par la Cour. Il doit, dans ce cas, convaincre les juges de la cour internationale, qu’il est animé de la volonté et dispose de la capacité et des moyens de conduire l’affaire conformément aux standards internationaux. La CPI est actuellement saisie d’une requête du genre émanant de Tripoli qui veut juger Saïf el- Islam Kadhafi et Abdallah el-Senoussi, respectivement fils et beau-frère de l’ancien dictateur libyen Mouammar Kadhafi.RE