Poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, l’homme politique congolais répond d’exactions perpétrées en Centrafrique en 2002 et 2003 par des éléments de son ancienne rébellion du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), qui compte aujourd’hui parmi les principales forces de l’opposition au président Joseph Kabila.A l’époque, des troupes du MLC avaient été envoyées en renfort au président centrafricain Ange-Félix Passé alors aux prises avec des rebelles conduits par François Bozizé lui-même chassé du pouvoir en mars dernier par un autre groupe rebelle.« Une vingtaine de témoins sont déjà passés à la barre. Il nous reste environ 25 témoins, tout devrait être terminé fin septembre », a indiqué à l’agence Hirondelle l’avocat principal de la défense, Aimé Kilolo joint par téléphone au siège de la CPI, à La Haye, aux Pays-Bas.A l’ouverture de la défense en août 2012, Me Kilolo avait annoncé une soixantaine de témoins mais il a renoncé à treize d’entre eux le mois dernier. « Nous avons pris cette décision dans un souci de célérité de la procédure, mais aussi en tenant compte de l’analyse faite des témoignages antérieurs aussi bien du procureur que de la défense », a expliqué le plaideur congolais pour qui il eut été redondant de citer les 13 témoins. La plupart des témoins de la défense de Bemba sont entendus en vidéo-conférence et à huis clos. « L’obstacle à la comparution en personne de beaucoup de témoins est qu’ils sont réfugiés ou demandeurs d’asile dans des pays africains, sans passeport, sans les documents nécessaires pour l’obtention de visas. Cela fait que nous recourons au système de vidéo-conférence », a expliqué l’avocat. « Par ailleurs, d’autres témoins craignent pour leur sécurité et demandent à être entendus à huis clos », a poursuivi Me Kilolo.S’agissant de Bemba, le défenseur a indiqué qu’il était confiant en l’issue du procès. « Le sénateur Jean Pierre Bemba va très bien. Son moral est haut. Il est soulagé parce qu’un certain nombre de témoins, aussi bien de l’accusation que de la défense, ont confirmé ce qu’il a toujours dit à savoir qu’il est innocent, qu’il ne commandait pas les troupes en Centrafrique », a déclaré l’avocat principal.Jean-Pierre Bemba est poursuivi, en qualité de supérieur hiérarchique, pour n’avoir pas prévenu les crimes commis par des hommes du MLC en Centrafrique, ni sanctionné les auteurs de ces graves violations du droit international humanitaire.L'accusé rétorque que depuis son quartier général à Gbadolite, en République démocratique du Congo (RDC), il ne pouvait contrôler ses troupes en mission de renfort en Centrafrique. Arrêté en mai 2008, il est en procès depuis novembre 2010.ER